Opération antidjihadiste entre Burkina Faso et Côte d’Ivoire : 8 morts et 38 arrestations

lun, 05/25/2020 - 12:16

Le Burkina subit des attaques djihadistes qui ont fait près de 900 morts depuis 2015. Les deux armées sont intervenues conjointement sur le fleuve Comoé qui marque la frontière commune.

« La zone est sous contrôle ». Huit djihadistes présumés ont été tués et 38 suspects interpellés au cours d'une opération conjointe entre les armées burkinabée et ivoirienne, à la frontière des deux pays, ces derniers jours, selon un communiqué de l'armée ivoirienne diffusé dimanche.

« Base terroriste d'Alidougou (Burkina Faso) détruite. 8 terroristes tués, 24 suspects interpellés au BF (Burkina Faso), 14 en C.I (Côte d'Ivoire) mis à la disposition des services de renseignements », indique l'État-Major de l'armée ivoirienne dans ce communiqué concernant l'opération « Comoé », du nom du fleuve qui traverse les deux pays.

« Plusieurs armes, munitions, clés USB, téléphones portables » ont également été « saisis sur la base d'Alidougou ». L'armée souligne que « la zone est sous contrôle » et évoque la « satisfaction des deux états-majors » et les « excellents résultats obtenus grâce à la parfaite coordination entre les deux armées ».

Un soldat burkinabé blessé

Cette opération, présentée comme une première samedi par les deux états-majors, s'est déroulée au nord-est de Ferkéssédougou (Côte d'Ivoire) et au sud de Banfora (Burkina). Un soldat burkinabé, blessé pendant l'opération, a été hospitalisé à Korhogo, au nord de la Côte d'Ivoire.

Des combats ont notamment eu lieu près des villages de Tinadalla et Diambeh, au nord de Kong (au nord-est, ville de la famille du président Alassane Ouattara), près de la frontière burkinabée, selon des habitants de la région.

Ceux-ci font état d'une forte présence militaire dans le secteur. Selon un habitant de Tindalla, des hommes suspects étaient présents dans la zone depuis plus d'un mois, allant et venant d'un côté et de l'autre de la frontière burkinabé.

L'armée ivoirienne assure qu' « aucune base terroriste n'existe sur le territoire ivoirien, qui a peut-être pu servir de zone refuge lors des précédentes offensives » de l'armée burkinabée. Samedi, une source sécuritaire du Burkina avait toutefois indiqué que toute l'opération s'était déroulée en « territoire ivoirien ».

Des attaques djihadistes régulières au Burkina Faso

« Il est nécessaire pour nous de nous unir pour faire face à la menace. Eux (les terroristes), ils ont réussi à le faire. Ils arrivent à se solidariser entre groupes armés terroristes. Si nous nous ne le faisons pas évidemment, on perdra la guerre », a commenté le chef d'état-major ivoirien, le général Lassina Doumbia.

La présence d'éléments djihadistes au nord du parc national de la Comoé avait été détectée depuis plus d'un an. Selon des sources sécuritaires, il s'agissait de djihadistes opérant au Burkina, qui venaient chercher refuge du côté ivoirien de la frontière.

Le Burkina fait face à des attaques djihadistes qui ont fait près de 900 morts depuis 2015. La Côte d'Ivoire a été touchée le 13 mars 2016 par une attaque djihadiste : des assaillants avaient ouvert le feu sur la plage dans la ville balnéaire de Grand-Bassam, près d'Abidjan, faisant 19 morts. Les autorités ont affirmé avoir déjoué plusieurs tentatives depuis.

Plusieurs attaques djihadistes ont eu lieu près de la frontière, côté burkinabé, jamais côté ivoirien. La zone frontalière ainsi que la zone nord-est de la Côte d'Ivoire sont déconseillées aux voyageurs par le ministère français des Affaires étrangères.

Par Le Parisien avec AFP – via Cridem