Deux heures avec un président en colère (entretien exclusif avec l’ancien président Mohamed Ould Abdel Aziz)

mer, 01/01/2020 - 01:32

Quelques jours avant la conférence de presse de l’ancien président Mohamed Ould Abdel Aziz, j’avais exprimé à mon collègue Ahmed Baba Ould Alati mon désir de mener une longue entrevue avec le président.

Parce que je connaissais la relation d’Ahmed Baba avec Ahmed Douh, qui était chargé de la communication auprès de l’ancien président. Cela n’a pas donné de résultat dans l’immédiat Cependant c’était l’occasion de rappeler au président, qu’il y avait un journaliste qui n’avait jamais pu obtenir de rencontre avec lui tout au long de son règne. J’ai donc été convoqué à la conférence de presse dont certains collègues ont malheureusement ratée.

Quelques jours après la conférence, Ahmed Douh m’a appelé pour me dire que le président a accepté de me rencontrer .. et que mon rendez-vous avec lui est fixé à demain.

Il n’y a aucun signe qui indique que je me dirige vers un président. Il n’y a pas de clameurs devant la maison ni de soldats.

Je m’attendais à la présence de foules de créanciers de Cheikh Ay Ridha ou de certains de ceux qui étaient opposés à lui ou à un un stand monté par ceux qui clamaient que le «criminel, voleur, corrompu » était à l’intérieur de ces murs .. il n’y a aucune trace de tout cela.

Devant la façade en pierre, un jeune homme en civil m’a intercepté, je lui ai communiqué mon nom. Il a ouvert le grand portail et désigna le grand salon, dans lequel nous avions tenu la conférence de presse, il y a quelques jours.

Devant le salon, j’ai remarqué qu’il y avait des chaussures de jeunesse équipées de deux lacets en cuir croisés. Je me suis dit que quelqu’un d’autre attend peut-être , je me suis retrouvé devant le président Aziz ..

Il est assis sur le canapé du salon, une production quelques jus de fruits, devant lui (je pense qu’ils ne sont pas d’une production locale ) et un verre de sirop (je pense que c’est local) .. J’ai fait des pas et j’ai ralenti pour voir s’il allait s’avancer vers moi. Il ne l’a pas fait. Il est resté assis, jusqu’à ce que j’approche, puis il s’est levé et m’a salué et s’est assis. Il n’a pas parlé, attendant que j’avance des propos ..

Je lui ai dit que j’avais demandé l’interview, il y a onze ans , que je l’avais ré-demandée, il y a quelques jours et que la réponse m’est arrivée trop tard . Là , il s’est mis à rire , s’est tourné vers moi et a commencé à se détendre et à émettre des blagues.

Il était gai et sarcastique de tout le monde qu’il cite, mais quand arrive le tour de Ould Ghazwani, l’humeur change, la forme du visage et le regard aussi, le discours s’intensifie, et il commence à prononcer, puis s’arrêter lorsque je remarque qu’il est sur le point de divulguer des informations importantes.

Tout au long de la discussion , je m’attendais à écouter de nouvelles informations sur Ghazouani. Mais au plus fort de la colère, il n’ rien révélé.

Tantôt, il dit : « Peu importe. » Une fois, il a dit: «Je ne chercherai pas à saper son autorité». Tantôt il dit : «C’est son affaire », et une autre fois : «il est le président maintenant».

Après la fin de la conversation, je lui ai dit que je publierai l’entretien. Il a dit qu’il ne s’agit pas d’une interview et que pour que ce soit le cas, je dois lui envoyer ce que je veux publier afin d’accepter ou non sa publication.

Au moment où nous voulons sortir. Il m’a dit: Mais dis-moi, pourquoi tu t’es opposé à moi?! J’ai dit: Parce que vous êtes un militaire, vous avez arraché le pouvoir à un civil, alors que vous étiez censé rester dans la caserne.

Avant que je termine la phrase, il a dit : je ne t’ai pas demandé cela pour que tu sois de mon coté ? IL a ri ,en disant: Être d’ailleurs, de mon coté maintenant, n’a plus d’importance ? En souriant, il m’a dit salué d’un au revoir.

Je ne suis pas entré dans le palais ou la maison et je n’ai pas vu un mouvement de personnes, comme si le président vit maintenant seul.

Pour lire la totalité de l’interview :

consultez la Source :https://taqadoumy.net/?p=25038

 

 

Traduit par Adrar.info