Idriss Déby Itno sur le FCFA: « La France dirige nos économies depuis 70 ans cela doit cesser »

mer, 02/01/2017 - 14:24

Le Franc CFA est sujet de polémiques et de divergences d’idées et de positions. Pour beaucoup d’économistes et d’observateurs, c’est la preuve que l’Afrique n’est pas détachée de la mainmise occidentale. Pour le président tchadien Idriss Déby Itno, le moment est venu de revoir en profondeur les accords monétaires entre la France et les pays de la zone CFA.

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Etalant sa position par rapport au Franc CFA, le président tchadien pense que «le moment est venu de revoir en profondeur les accords monétaires qui nous lient avec la France. Là-dessus, je suis formel. Je ne renie pas le franc CFA, mais il doit devenir la vraie monnaie souveraine des Etats qui l’utilisent ». 

En plus des Comores 14 pays d’Afrique subsaharienne partagent cette monnaie considérée par ses détracteurs comme la dernière monnaie coloniale en cours. A en voir les clauses (50% de leurs réserves de change auprès du Trésor français), ces détracteurs n’ont pas tout à fait tort.

Déjà en début janvier, des mouvements activistes s’érigeaient dans toute l’étendue du territoire africain pour « dénoncer cette mainmise française », le président tchadien pense lui que, «c’est un très bon débat qui ne doit pas être un sujet tabou.Il y a des divergences parce que d’aucuns la défendent quand d’autres la jugent comme une forme de colonisation. Il est indéniable que la situation actuelle où le compte d’opérations des exportations de 14 pays africains est géré par le Trésor d’un pays européen, fut-il, l’ancienne puissance coloniale, ne peut plus continuer». 

Au président tchadien Idriss Déby Itno d’ajouter que «cette période qui dure depuis 70 ans est dépassée. Il faut que les autorités françaises acceptent d’examiner avec nous ce qui, dans nos accords, marche ou ne marche pas. Le franc CFA est certes un facteur d’intégration très important, mais là où le bât blesse, c’est que nous n’avons pas la possibilité de placer, ne serait-ce qu’une partie de nos ressources dans le circuit bancaire pour qu’elles génèrent des intérêts ».

«Les sommes en jeu se chiffrent en dizaine de milliards. Soyons lucides : la façon actuelle dont est géré le franc CFA est un frein au développement de nos pays. Réviser nos accords avec la France est absolument nécessaire et incontournable», soutient le président Déby pour conclure.

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