La nouvelle politique africaine de la France : Macron ou la poudre de « perlimpinpin ».

mar, 02/28/2023 - 12:20

Un discours qui se veut un séisme politique et Dieu nous en garde ! Partenariat « Afrique- France », une nouveauté de marketing de communication qui tranche avec la prééminence de la France, à l’instar de la « France-Afrique » ou encore, les sommets « France-Afrique ». En somme, une même politique, de la même France en direction de ses démembrements ciblés en Afrique francophone, à l’exception de l’Angola pour brouiller les pistes.
D’emblée, ce discours qui se veut révolutionnaire charrie, en lui-même, un aveu d’échec de la France en Afrique. Les développements politiques et sécuritaires dans le Continent, particulièrement, dans certains pays de sa chasse gardée traditionnelle, ont démontré que la France est indésirable. Un désamour passionnel qui a fini par une fracassante rupture.
Si l’on accorde à ce discours d’une nouvelle portée stratégique, un peu ou prou, de crédibilité, ce serait de dire que le Président Macron est conscient que l’Afrique échappe à l’influence de la France, or la France ne peut survivre sans l’Afrique. Le néo-colonisateur repenti tente de se corriger et s’absoudre, mais pas de la France coloniale devant ses crimes contre l’humanité. En Algérie, notamment.
Dans une tentative de rénovation de la relation franco-africaine, circonscrite, faut-il le souligner, dans une aire géographique bien précise, et puisqu’il s’agit bien d’une initiative française avant d’être partagée avec les pays africains concernés, le chef de l’Etat français se veut être « humble » au nom d’une France paradoxalement réfractaire de ses relents néocoloniaux.
La « nouvelle approche » de Macron se résume à un allègement de la présence militaire et sécuritaire en Afrique. Des académies de formation et des bases en partenariat, dans l’objectif de rendre l’intervention militaire moins visible, « soft », plus acceptable et de bonne intention.
Cette nouvelle acception de la relation de la France avec l’Afrique s’inscrit dans l’objectif d’un changement, non pas de ses motivations géostratégiques irréductibles, mais de préparer le terrain à une offensive globale afin d’enraciner et / ou de pérenniser la présence française multidimensionnelle, au plan économique, culturelle, sportif, générationnel.
Une mue de la doctrine militaire et sécuritaire de la France en Afrique pour une influence autrement moins encombrante et moins suspecte. Cette mue est aussi le résultat d’une prise en mains de certains des pays du carré français devenus allergiques, et d’autres qui refusent de marcher dans la combine en mettant fin à une coopération qu’ils ne tolèrent plus.
La diplomatie d’influence de la France du nord de l’Afrique au cap, devait se ressourcer par une nouvelle stratégie adaptée aux nouvelles données géopolitiques. La géopolitique, étant « l’histoire dans la géographie, et la politique dans l’histoire », la France semble s’en tenir plus à la géographie tout en reniant son histoire dans l’espace africain.
Prétendre se présenter «humblement» à une Afrique qui n’est pas amnésique, suppose, d’abord, de solder l’histoire des crimes de la France coloniale.

Par Mohamed El Abassi

Algérie 54