DOSSIER DE PRESSE : Ould Ghazouani et les hommes d’affaires. Des fréquences d’émissions brouillées ?

dim, 04/10/2022 - 00:45

Quand le chef de l’Etat se déplace, même simplement de son bureau pour un lieu de pose de pierre,  d’une inauguration ou pour  présider une cérémonie, c’est toujours un événement important. Même très important. Parce que, le déplacement du  président par cause à effet, entraine par « tradition » et surtout par force synectique  le déplacement également de tous ceux qui généralement,  sont  toujours en alerte et sur le qui-vive  pour ne manquer sous aucun  prétexte, l’occasion de jouer le  rôle de figurant d’un  spectacle,  le même  qui s’offre à nos yeux inlassablement  depuis que la mode  été lancée par Maaouiya Ould Sid’Ahmed Taya le chef de l’Etat mauritanien (1984 à 2005)  dont la popularité  avait atteint un niveau   jamais égalé.

 

Si pour le président qui se déplace l’événement est important parce qu’il s’inscrit dans le cadre de ses activités fonctionnelles ou politiques, il est aussi important pour les autres. Pour la Presse publique qui se pare de ses « plus beaux bijoux » pour chanter les louanges, pour la presse privée dont les peshmergas se renflouent les poches en mettant  en « valeur »  la présence de leurs pourvoyeurs de fonds. Mais aussi, c’est important pour les crieurs publics et les troubadours qui ont, en ordre dispersés, pris d’assaut la  fonction ajoutée au lexique par Ould Haimassou le magicien du mot et du verbe que son âme repose en paix.

 

C’est lui (Ould Haimassou) qui avait  une fois, à la fin d’une cérémonie de levée de couleurs crié de toutes ses forces : «  Ya Moulana (Allah), que tous   ceux  qui n’aiment pas Maaouiya Ould Sid’Ahmed Taya soient maudits ». Il criait presque dans les  oreilles  d’un ministre du gouvernement et d’un colonel de l’armée. Et le ministre avait rétorqué : « Bouyé, que   ne soient maudits que toi et lui ». Une réplique qui dit long et beaucoup  sur ce que peut  cacher au fond ce qu’un homme pense parfois réellement  d’un chef de l’Etat qu’il soutient ouvertement.

 

C’est pourquoi, il est difficile de comprendre les raisons qui peuvent pousser des pères de famille, des gens respectables, et parfois même des personnalités morales et spirituelles vénérées de se serrer comme des sardines parfois après un  parcours de centaines de kilomètres,  rien que pour tendre la main à un chef d’état dans le champ visuel d’un objectif de caméra.

 

C’est incroyable. C’est un phénomène inexplicable et inexpliqué. Pour un reportage photo, je m’étais rendu  à Kaédi pour assurer  la couverture  de la visite de Maaouiya dans le Gorgol. Quand le président était descendu de l’avion, ce jour-là  il faisait 45° à l’ombre. Des milliers et des milliers de négro-mauritaniens étaient venus de tous les villages environnants  pour l’accueil et ils  arboraient des portraits géants de celui sous le règne duquel des enfants de la Vallée ont été pendus à Inal et d’autres exécutés et enterrés dans des fosses communes à Wothié et à Sory Malé.

 

C’est pour expliquer, que le déplacement d’un chef de l’Etat est toujours un grand et important événement même pour ceux qui savent parfaitement bien qu’ils ne sont que des  figurants d’un spectacle parfois de très mauvais goût.

 

Ghazouani et les hommes d’affaires. Qui est l’invité de qui ?

 

Je ne sais pas qui a eu l’idée de proposer  l’organisation de  cette cérémonie véritable fiasco. Véritable fiasco d’une mascarade à laquelle a été convié le chef de l’Etat au mauvais moment. Du point de vue protocolaire,  cette rencontre donnait l’impression d’avoir été décidée  pour envoyer un seul message à décrypter. Celui de « reconfirmer » une « certaine » proximité entre le président de la République nouvellement élu  et  le président du Patronat mauritanien, Zeine El Abidine.

 

Si Pour le président du Patronat mauritanien, s’afficher aux côtés du président de la République c’est  se donner une « assurance » qui  rehausse son image de marque d’homme d’affaires,  pour certains cette photo de « famille »  est contreproductive pour le chef de l’état qui doit s’efforcer  à  prouver  par des actes et des faits  qu’il est déterminé, quel qu’en soit le prix,  à atteindre les objectifs fixés par ses engagements de campagne électorale. Objectifs qui doivent rompre avec l’environnement « mal sain » dans lequel il a évolué dix ans dit son opposition.

 

Faire traverser la chèvre, le loup et les choux ?

 

Si le président de la République a été ralenti  parfois même bloqué dans ses avancées vers la ligne de front où va se dérouler « Oum El Maarick »,  cette bataille qui doit redonner confiance aux  citoyens du pays qui commencent sincèrement à se douter des bonnes intentions d’un président qu’ils jugent par un premier mandat, c’est à cause des ennemis de la citoyenneté dont certains se trouvaient ce jour-là au Palais des Congrès face au président.

 

Quand le chef de l’Etat fait face à des ravisseurs.

 

Les routes fiancées à des prix exorbitants mais  très  très  mal bitumées ? Ce sont eux.   Les édifices publics qui ne répondent pas à des normes de sécurité et qui ne respectent pas  les cahiers de charges ? Ce sont eux. Les établissements scolaires dont les avances ont été consenties mais dont  les réceptions dans les délais n’ont pas suivies ?  Ce sont eux. Les projets d’adduction d’eau qui ont engloutis des milliards de dollars pour  des conduites qui n’alimentent les quartiers périphériques qu’au compte-goutte ? Ce sont eux. Les denrées alimentaires de premières nécessités et les produits  dérivés avariés vendus aux institutions publiques de l’état ? Ce sont eux. Les médicaments contrefaits ou d’origines inconnues vendus dans les rayons des pharmacies ? Ce sont eux.

 

La mort par euthanasie de la  BIMA, de la SMB, de la BMDC ? Ce sont eux. L’«homicide» volontaire de la SONIMEX ? Ce sont eux. La mort par strangulation de l’UNACACEM (L’Union Nationale des Caisses Agricoles de Mauritanie) ? Ce sont eux. Les coups et  blessures volontaires  infligés à la SONADER ? Ce sont eux. 

 

Des « repris » des financements détournés.

 

Qui a soufflé les  12.8 millions de dollars qui étaient mis à la disposition de l’UNACACEM pour épauler les agriculteurs ? Ce sont eux. Qui a soufflé les prêts bancaires obtenus pour développer l’élevage et  l’agriculture et qui n’ont jamais pu être  recouvrés ? Ce sont eux. Qui avait dilapidés les  744 millions de dollars mobilisés pour financer  les 174 dossiers de l’exploitation agricole soumis  au CAM (Crédit Agricole de Mauritanie mis en place en mai 2015 ? Ce sont eux. Qui se sont   partagés   les 43 brigades agricoles  de la Caisse de Dépôt et Développement (CDD)  achetés sur l’argent du contribuable mauritanien ? Ce sont eux. Qui ont dilapidés  en  2014  les 625 millions d’euros des  investisseurs arabes destinés à l’agriculture,  la pêche et les infrastructures routières ?  Ce sont eux. Qui se sont  sucrés avec les 6 millions d’euros de prêts  accordés à notre pays par le FMA (Fond Monétaire Arabe) en  2011 ? Ce sont eux.  Qui avait avalé  le   Prêt de 8.95 millions de dollars du PAKS II  destinés à  l’amélioration des conditions de vies des populations rurales ? Ce sont eux. Qui a « raclé »  les 7.4 millions de dollars accordés par l’OPEP  et la banque Mondiale en 1986 pour appuyer l’élevage en Mauritanie ? Ce sont eux.  A qui a profité de l’effacement de la dette de l’ardoise de 10 milliards d’ouguiyas  des opérateurs de la filière rizicole, bonus accordé par Ould Abdel Aziz à ses « complices »  en 2014 ? A eux bien entendu.

 

Auteurs de crimes économiques et financiers laissés en liberté.

 

« Eux »  qui  sont-ils ? Eux qui pillent le pays sans discontinuer depuis 1978 ?

Eux, ce sont ces bandits de grands chemins qui  terrorisent l’économie et les finances d’un pays incapable d’envoyer à leur trousses des sheriffs de contées. Eux, se sont ceux dont le profil est fidèle à celui d’un « drogué »  accroc  des détournements des deniers publics sous  toutes  les formes possibles et inimaginables.

 

« Eux » se sont généralement et dans la plupart des cas des maures. Les plus nombreux d’entre eux,  des maures blancs de familles aristocratiques qui baignent dans la richesse d’origine douteuses. Ils sont parfois   épaulés par quelques harratines ou assimilés qui jouent les rôles de figurants dans des mises en scènes qui cachent le vol caractérisé.

 

Ils sont des dans rares, quelques wolofs qui jouent des rôles seconds dans des scènes de pillages à petite échelle. Mais eux,  ne sont jamais des soninkés et c’est important de le souligner.

 

Ils,  (eux), sont hybrides et très  actifs dans tous les domaines. Dans le domaine de la pêche, de l’élevage,  de l’agriculture, du commerce et parfois même de l’industrie. Depuis 2014, certains se sont même lancés dans le domaine de l’arnaque à dimension intercontinentale de l’industrie minière. Leur tranche d’âge varie entre 12 ans (propriétaires fonciers) et 90 ans (dinosaures) increvables qui forment leurs descendants.

 

Ils, « eux », (les escadrons de la mort économique) appartiennent à cette nouvelle génération née sans grossesses dans l’import, l’export, l’industrie, les finances, les BTP, les trafics de tous genres et les industries  lourdes du mensonge et de l’arnaque.

 

Des semeurs de troubles économiques et financiers.

 

Ils, (eux),  ont perturbé l’ordre établi depuis l’indépendance dans les domaines du commerce et l’industrie en   bousculant les Tadjidines, les Noueighadh, les Maham, les  Abdallahi Ould  Abdallahi, les Ehel Ebdibeu, Ehel Zeine, les Ehel Abass, les Ehel Mamy, Ehel R’Gueiby, les Bouamtou, les Ghaadé, les Ehel Saleck, les Ahmed Hamza qui eux avaient bâtis leurs fortunes sur des activités commerciales et industrielles conventionnelles sur de longues durées.

 

Ils (eux), ont prostitué les professions libérales. Ils se sont  faufilés à travers toutes les fédérations des Industries, des Mines, de la pêche et du commerce. Ils ont envahi et occupé l’espace du Patronat mauritanien en injectant un air impur dans  les poumons de l’économie du pays.

 

Certains de ces « eux », étaient là le jeudi au Palais des congrès et ils applaudissaient à chaque phrase prononcée par le président. Un président qui a,  dans des conditions extrêmes difficiles caractérisées par la pandémie de la COVID-19, mobilisé  des moyens énormes pour sauver son peuple, mais dont les moyens ont été simplement détournés de leurs objectifs par des « Hommes » d’Affaires, à la tête de sociétés et d’entreprises « cartables » crées et fondées de pouvoirs en trois heures et trente-trois minutes par le  circuit du  guichet unique, véritable repaire de voyous, de bandits et  de corrompus qui vendent la légalité à des voleurs déguisés en hommes d’affaires.

 

Malheureusement,  la rencontre du président avec les hommes d’affaires et les opérateurs économiques n’a été qu’un piège tendu  dans lequel le président a été attiré pour s’adresser à des personnes dont la plupart (ceux des générations spontanées) ont contribué gravement à ternir son image de marque.

 

Pendant que le président égrainait les chiffres des montants décaissés dans plusieurs domaines et dans des conditions extrêmement difficiles et contraignantes, les « voyous » de l’économie et des finances infiltrés entre les hommes d’affaires  respectables et respectés faisaient de la figuration pour mieux se préparer à acquérir de nouveaux marchés avant même  d’avoir honoré les engagements des marchés pour lesquels des avances faramineuses leurs ont été consenties.

 

24 heures seulement après la rencontre du Chef de l’Etat  avec les hommes d’affaires et les opérateurs économiques, le vendredi 08 avril, le nouveau  délégué Général de Taazour,  Mohamed Ali Ould Sidi Mohamed, un homme connu pour son intégrité morale et son sens du devoir national  poussé,  découvrait que  cette institution  humanitaire  (TAAZOUR) sur laquelle le président compte beaucoup pour concrétiser  par des actes son soutien aux pauvres  est dévaluée par les agissements des directeurs centraux de l’agence, des responsables des structures chargés du suivi des projets  et par des entrepreneurs véreux  dont certains  étaient présents dans la salle prestigieuse du Palais des Congrès.

 

La rencontre du Palais, une « affaire » d’un homme d’Affaire pour ses propres affaires ?

 

En faisant venir au Palais des Congrès le Chef de l’Etat, le numéro Un du Patronat mauritanien (élu à l’arrachée) devait  savoir  parfaitement bien  que la rencontre  ne serait  qu’une « mascarade » qui allait profiter beaucoup plus à certains dont les activités sont fondées sur le  faux, l’usage de faux et le « blanchiment » de la personnalité,  qu’aux vrais  vétérans de toutes les guerres de l’industrie et du commerce  comme Isselmou Ould Tadjidine (BCI),  Mohamed Ould Noueigheidh ( BNM) ou  Ahmed Ould Hamza l’Ex-DG de la célèbre FAMO ou Ould Abass (BMCI).  

 

La rencontre  n’était donc pas d’opportunité et elle ne s’était pas déroulée dans des conditions et des   circonstances qui devaient permettre plutôt au chef de l’état de jouer cartes sur table.  Ce jour-là, le   vrai président des  pauvres  s’était retrouvé malgré lui,  en face de certains de ses vrais ennemis « infiltrés » dans la  « limpidité » du patronat mauritanien d’origine.

 

Quand les investissements vont couler à flots.

 

Clou du spectacle. Ce jeune adulte soit disant  « Homme » d’Affaires  surgi de nulle part dans la sphère des affaires.  Un jeune « assabois » qui avait  pris une longueur d’avance sur d’autres en créant la surprise par la production de cette jolie tomate bio  « Made in Guérou ».

 

Mohamed El Hassen,  c’est son nom.  Président DG du Groupe Nezaha, il a pris l’engagement  devant  le Chef de l’Etat de mettre en place avant janvier 2023, une Unité  de Production de Lait Pasteurisé pour un montant de trois millions de  dollars,  prêt d’une banque allemande ou peut être l’«effet Boumerang » d’un dépôt  d’argent occulte effectué  dans cette banque pour brouiller des pistes.

 

Mohamed El Hassen ce  jeune croit pouvoir réussir là où même l’état  mauritanien avait  échoué.

En juillet 2017, l’état mauritanien avait lancé la production de la Société Mauritanienne des Produits Laitiers (SMPL), qui gère l’usine de Néma,  un complexe industriel d’une capacité de stockage de 10 000 tonnes de lait.

 

Cette usine, (véritable complexe selon le qualificatif employé à l’époque, l’une  des  nombreuses « réalisations » de Ould Abdel Aziz), est composée  de trois lignes de production. La première est un pasteurisateur d'une capacité de 5.000 tonnes/heure, la seconde est une ligne de produits dérivés du lait,  yaourts et crèmes fraiches. La troisième ligne est celle du lait de longue conservation, raison pour laquelle l’usine a été créée afin de  collecter  et de  transformer  le  lait abondant dans la Wilaya la saison des pluies et en hiver.

 

En novembre 2018, dans une déclaration faite à l’AMI,  l’Agence d’Information Officielle,  (qui a la faculté de métamorphoser tout ce qui est négatif en positif), le directeur général de la SMPL, Mohamed Ould Mohamed Asker, avait  vanté et  loué l’importance économique et stratégique de ce complexe de dernière génération construit pour la bagatelle de 15 millions de dollars.

 

La première pierre du complexe de Néma, véritable « usine de la honte » a été posée en août 2013. L’usine a été inaugurée en très grande pompe en 2016. Devant le président Ould Abdel Aziz, (le prestidigitateur de cette grande arnaque industrielle), un responsable (qui se reconnaitra),  avait dit que la production du lait de longue conservation de cette usine pouvait atteindre 30.000 litres (60.000 paquets de lait par jour), 9.000 litres de lait pasteurisé (18.000 paquets) et 10.000 litres de yaourt.

Il y’a moins d’un mois, au cours d’un point de presse du Conseil des Ministres, le ministre mauritanien de l’élevage Ould Banahi avait apporté un cinglant démenti à ces informations, en  disant  publiquement, que, ni le coût de la construction, ni les équipements installés, ni les données techniques du projet, ne correspondaient au cahier de charge ni même de près ou de loin au descriptif original du projet.

 

Peut-être que, -on ne sait jamais-,  le jeune « guerrois» Mohamed El Hassen et ses « allemands » réussiront là où Ould Abdel Aziz et ses « indiens » très encombrants ont échoués.

 

Quand Ghazouani  dit tout sauf ce qu’il fallait dire.

 

Quoiqu’il en soit, il faut oser le dire, le jeudi,  au cours de cette rencontre historique avec les argentiers et les capitalistes, Ould Ghazouani a malheureusement perdu une très bonne occasion pour dire aux hommes d’affaires et aux opérateurs économiques plaisantins et peu soucieux de l’intérêt suprême du pays,  que la récréation était terminée.

 

Depuis 1960, les gouvernements qui se sont  succèdés ont tous,  tout fait  pour favoriser  les hommes d’affaires et leur faciliter la tâche.  Mais malheureusement certains d’entre eux  se montrent incorrigibles, de plus en plus peu coopératifs et surtout  incapables  au moins  d’honorer leurs engagements quand l’état leur  attribue des marchés.

 

Ces hommes d’affaires et ces opérateurs  économiques doivent se rendre à l’évidence. L’Etat mauritanien n’est ni leur parent, ni leur cousin ni  leur fils. Que l’Etat est une entité morale qui travaille le plus souvent avec les moyens de bailleurs de fonds et ces bailleurs de fonds commencent sérieusement à penser que tous les présidents mauritaniens qui se  succèdent  sont dans l’incapacité de mettre fin à l’anarchie qui règne dans le milieu  des affaires du  pays  ou même à  déployer  des instruments répressifs dissuasifs.

 

Mohamed Ould Noueigheidh, le puissant Président Directeur Général du Groupe AON a fait de la prison. A une autre époque peut être,  et  pour un  règlement compte. Soit. Aujourd’hui libre,  il est et demeure inéluctablement l’un des interlocuteurs  les plus crédibles capables  d’asseoir  une coopération gagnant-gagnant,  basée sur des  ententes entre partenaires publics et privés (PPP) avec des opérateurs de tous les pays du monde.

 

Si la porte de la prison s’était refermée sur lui, et elle s’est refermée plus tard sur  Ahmed  Ould Mogheya (Maurisbank),  elle doit logiquement  pouvoir se refermer sur ces hommes d’affaires aux cols blancs qui roulent en Ranger Rover ou en V8 (full options) achetés sur l’argent du contribuable qui jouent aux casinos de Las Palmas et d’Istanbul ou de Monaco avec l’argent des vendeuses de couscous et des vendeurs de menthe collecté par les communes.

 

Encore que certains de ces opérateurs économiques et de ces hommes d’affaires se sont désolidarisés complètement du régime de Ould Ghazouani  au moment  même où ce régime avait vraiment besoin de leur compréhension et de leur soutien patriotique. Au lieu d’épauler le gouvernement, tout au long de la période du CORONA,  ils  se sont versés dans des comportements pour mettre le président Ghazouani en conflit avec les citoyens du pays qui le considèrent maintenant comme un « complice » de cette situation intolérable.

 

Partout dans le monde, les hommes d’affaire et les opérateurs économiques soutiennent politiquement des régimes. Même dans  les pays les plus développés. Mais c’est seulement en Mauritanie où ce soutien semble être conditionné par l’échange d’une impunité ou d’une immunité. Pourquoi ?

 

Sarigh we Iz’iim ? Oum’ essarigue mahi  lahi tem ela et’zaghret.

 

Ceux qui applaudissaient  jeudi au palais des congrès, sont ceux-là mêmes qui applaudissaient Ould Abdel Aziz le jour de l’inauguration de l’Usine de Néma. Ce sont  eux qui ont applaudi Ould Ghazouani à Timbrera,  à Chami, à Ouadane, et à Rosso. Mais si une seule fois,  l’Inspection Générale d’Etat (l’IGE) avait frappé  à leur porte,  ils seraient tous portés absents lors des cérémonies.

 

On ne peut pas bâtir un pays sur la complaisance, le mensonge, le  laisser aller, la corruption et le pillage impunis. Si le gouvernement  mauritanien ne réagit pas vite et fermement, même les  soninkés qui ne sont jamais versés dans l’arnaque, dans le vol ou  le pillage en bande organisée  vont aussi se convertir  dans ces activités abjectes et ce serait malheureusement  la fin des haricots.

 

Mohamed Chighali Indépendant / Futureafrique