POINT DE MIRE : Quand Ould Ghazouani décide de faire le « ménage ».

mar, 03/29/2022 - 23:47

Les violentes secousses qui ont fait trembler le régime de Ould Ghazouani ces dernières semaines aboutissent à une réaction de sa part qui était attendue mais que peut être certains événements liés à  plusieurs facteurs ont précipités.

C’est peut-être donc, le coup de sifflet final attendu  d’un match qui a trop duré et dont les spectateurs (les citoyens)  déçus avaient demandés d’être remboursés pour les billets achetés pour assister au spectacle auquel les invitait Ghazouani dans son programme « Taahoudatys ».Depuis quelques temps maintenant  ce mot  « Taahoudatys » sonne plutôt comme une trahison de l’ancien général « réserviste » rappelé en 2019 pour conduire  une bataille  contre  les avancées des troupes de la gabegie, du détournement de  la corruption qui bloquaient la progression de la Mauritanie vers des horizons meilleurs.

On peut donc s’excuser de le dire, mais le dire,  c’est surtout  pour expliquer que la démission du Premier Ministre Ould Bilal, est causée  par le réveil brutal de Ould Ghazouani,  un président qui selon certains opposants « ronflait » pendant que certains de ses ministres et de ses  proches collaborateurs se remplissaient les poches.

Le président Ghazouani est peut-être maintenant décidé d’arrêter de payer pour certains qui n’ont rien compris  de « la révolution » et qui n’ont rien compris de la « contre révolution » comme disait Ahmed Sékou Touré pour désigner la 5 ème Colonne. Cette 5 ème colonne dans le cas de notre pays, travaillait en  trahissant la confiance d’un président qui avait depuis quelques temps du mal à faire croire à sa sincérité dans ses engagements.

Tout porte donc à penser que les ministres  qui n’ont jusqu’ici pas encore récité  par  cœur  les textes du livre bleu de Ould Ghazouani (Taahoudatys),  risquent de redoubler, peut-être même d’être renvoyés d’une école que Ould Ghazouani n’ouvrira désormais qu’aux « excellences ».

Partiront ? Ne partiront pas ? Qui dans le premier cas et qui dans second ?

 Il y’a dans la formation de l’actuel gouvernement des éléments qui se « savent »  bien visés par ce « coup de balai » qui sera donné  à l’intérieur de la primature. Ce qui est fort  probable, c’est que, des ministères comme le commerce, l’Equipement, et l’hydraulique risquent d’être victimes de cette « opération de nettoyage » à cause des contreperformances de leurs départements véritables cavernes d’Ali Baba.

Ce que la plupart des observateurs avertis pensent, c’est que les douze  ministres qui  figurent au    classement de la Plateforme « Voix Des Citoyens » Box.fr » et celle du « Groupe de Presse Francophone.Fr», publié le mois dernier par Futureafrique risquent bien d’échapper à  ce séisme  calculé à l’échelle Ghazouani., séisme  qui va amorcer un nouveau départ pour corriger la somme de toutes  les erreurs commises.

Si ces observateurs sont pessimistes sur le maintien donc des douze  ministres qui ont été classés au début de cette année comme les plus actifs du gouvernent de Ould Bilal (voir tableau), deux de ces ministres risquent de se retrouver « au garage ».

Le ministre du Travail, jeune, très dynamique, le  premier au classement des ministres les plus actifs, mais malheureusement dont  les efforts sont tellement éparpillés  et dispersées qu’ils ont  ouverts  la voix au détournement des deniers public pour certains de ses plus proches collaborateurs. Il risque à sa sortie de tenir  la main  au porte-parole du gouvernent qui, selon certains par imprudence, s’est « laissé » verser dans des affaires qui ont fait  trop de bruit dans la Presse.

Par ailleurs, les spéculations s’orientent vers le probable entré dans le prochain gouvernement de Nebghouha Mint Haba et de El Kory Ould Abdel Molla, qui ont démissionnés tous deux récemment de leurs fonctions respectives. Ces deux cadres peuvent constituer  un sang neuf qui pourrait être transfusé au prochain gouvernement s’il veut  faire appel à des personnalités compétentes et moralement intègres.

Mais ce qui est important ce n’est pas le changement qui s’opérera certainement et dont l’objectif sera de « tamiser » les 22 ministres qui siégeaient  au conseil mais ce qui va suivre.  Beaucoup pensent donc que Ghazouani  est décidé, quel qu’en soit le prix, à activer le Gendarme de la  bonne gouvernance qui serait  épaulé par une Inspection Générale de l’Etat en charge de fouiner partout pour « neutraliser » ceux qui croyaient que la lutte contre  la gabegie, le détournement et le pillage décidée  par Ghazouani  était  la rallonge du slogan de Ould Abdel Aziz.

Si Ould Bilal sera reconduit pour former un nouveau gouvernement ce qui est fort probable et que beaucoup pensent, il va jouer très prudemment à une prolongation pour éviter le tir aux buts  trop risqués pour un entraineur du nom de Ould Ghazouani, qui doit gagner le Match qui se joue sur une pelouse glissante avant la finale de 2024.

Mohamed Chighali

Journaliste indépendant / Futureafrique.