Les violentes secousses qui ont fait trembler le régime de Ould Ghazouani ces dernières semaines aboutissent à une réaction de sa part qui était attendue mais que peut être certains événements liés à plusieurs facteurs ont précipités.
C’est peut-être donc, le coup de sifflet final attendu d’un match qui a trop duré et dont les spectateurs (les citoyens) déçus avaient demandés d’être remboursés pour les billets achetés pour assister au spectacle auquel les invitait Ghazouani dans son programme « Taahoudatys ».Depuis quelques temps maintenant ce mot « Taahoudatys » sonne plutôt comme une trahison de l’ancien général « réserviste » rappelé en 2019 pour conduire une bataille contre les avancées des troupes de la gabegie, du détournement de la corruption qui bloquaient la progression de la Mauritanie vers des horizons meilleurs.
On peut donc s’excuser de le dire, mais le dire, c’est surtout pour expliquer que la démission du Premier Ministre Ould Bilal, est causée par le réveil brutal de Ould Ghazouani, un président qui selon certains opposants « ronflait » pendant que certains de ses ministres et de ses proches collaborateurs se remplissaient les poches.
Le président Ghazouani est peut-être maintenant décidé d’arrêter de payer pour certains qui n’ont rien compris de « la révolution » et qui n’ont rien compris de la « contre révolution » comme disait Ahmed Sékou Touré pour désigner la 5 ème Colonne. Cette 5 ème colonne dans le cas de notre pays, travaillait en trahissant la confiance d’un président qui avait depuis quelques temps du mal à faire croire à sa sincérité dans ses engagements.
Tout porte donc à penser que les ministres qui n’ont jusqu’ici pas encore récité par cœur les textes du livre bleu de Ould Ghazouani (Taahoudatys), risquent de redoubler, peut-être même d’être renvoyés d’une école que Ould Ghazouani n’ouvrira désormais qu’aux « excellences ».
Partiront ? Ne partiront pas ? Qui dans le premier cas et qui dans second ?
Il y’a dans la formation de l’actuel gouvernement des éléments qui se « savent » bien visés par ce « coup de balai » qui sera donné à l’intérieur de la primature. Ce qui est fort probable, c’est que, des ministères comme le commerce, l’Equipement, et l’hydraulique risquent d’être victimes de cette « opération de nettoyage » à cause des contreperformances de leurs départements véritables cavernes d’Ali Baba.
Ce que la plupart des observateurs avertis pensent, c’est que les douze ministres qui figurent au classement de la Plateforme « Voix Des Citoyens » Box.fr » et celle du « Groupe de Presse Francophone.Fr», publié le mois dernier par Futureafrique risquent bien d’échapper à ce séisme calculé à l’échelle Ghazouani., séisme qui va amorcer un nouveau départ pour corriger la somme de toutes les erreurs commises.
Si ces observateurs sont pessimistes sur le maintien donc des douze ministres qui ont été classés au début de cette année comme les plus actifs du gouvernent de Ould Bilal (voir tableau), deux de ces ministres risquent de se retrouver « au garage ».
Le ministre du Travail, jeune, très dynamique, le premier au classement des ministres les plus actifs, mais malheureusement dont les efforts sont tellement éparpillés et dispersées qu’ils ont ouverts la voix au détournement des deniers public pour certains de ses plus proches collaborateurs. Il risque à sa sortie de tenir la main au porte-parole du gouvernent qui, selon certains par imprudence, s’est « laissé » verser dans des affaires qui ont fait trop de bruit dans la Presse.
Par ailleurs, les spéculations s’orientent vers le probable entré dans le prochain gouvernement de Nebghouha Mint Haba et de El Kory Ould Abdel Molla, qui ont démissionnés tous deux récemment de leurs fonctions respectives. Ces deux cadres peuvent constituer un sang neuf qui pourrait être transfusé au prochain gouvernement s’il veut faire appel à des personnalités compétentes et moralement intègres.
Mais ce qui est important ce n’est pas le changement qui s’opérera certainement et dont l’objectif sera de « tamiser » les 22 ministres qui siégeaient au conseil mais ce qui va suivre. Beaucoup pensent donc que Ghazouani est décidé, quel qu’en soit le prix, à activer le Gendarme de la bonne gouvernance qui serait épaulé par une Inspection Générale de l’Etat en charge de fouiner partout pour « neutraliser » ceux qui croyaient que la lutte contre la gabegie, le détournement et le pillage décidée par Ghazouani était la rallonge du slogan de Ould Abdel Aziz.
Si Ould Bilal sera reconduit pour former un nouveau gouvernement ce qui est fort probable et que beaucoup pensent, il va jouer très prudemment à une prolongation pour éviter le tir aux buts trop risqués pour un entraineur du nom de Ould Ghazouani, qui doit gagner le Match qui se joue sur une pelouse glissante avant la finale de 2024.
Mohamed Chighali
Journaliste indépendant / Futureafrique.