COP26 : Emmanuel Macron prône les valeurs d'«ambition, de solidarité et de confiance»

lun, 11/01/2021 - 17:38

Le président français, comme plusieurs de ses homologues, disposait de trois minutes pour s'exprimer lors d'une conférence de presse qui venait clore la première journée de la COP26.

Quelque 120 chefs d'État et de gouvernement, à l'exception notable de Vladimir Poutine, Xi Jinping et Recep Tayyip Erdogan, se sont retrouvés ce lundi 1er novembre à Glasgow pour la COP26, après une ouverture formelle la veille. Face à Emmanuel Macron, Joe Biden, Boris Johnson ou encore Narendra Modi, le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a exhorté d'emblée les dirigeants du monde entier d'arrêter de «brutaliser la biodiversité» et de «traiter la nature comme des toilettes».

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À l’issue de la première journée, le président français, comme plusieurs de ses homologues, disposait de trois minutes pour s'exprimer. Il a finalement largement dépassé le temps imparti. «Beaucoup de choses ont été dites, et nous avons eu des mots extrêmement forts et beaucoup d'émotion pour dire l'urgence», a d'abord salué Emmanuel Macron. Avant de mettre en avant trois «valeurs essentielles», selon lui «quittées par certains» depuis l'Accord de Paris, il y a six ans.

Ultimatum aux «plus gros émetteurs»

D'abord, «l'ambition». «Notre objectif est d'atteindre 1,5°C. Nous savons qu'aujourd'hui nous n'y sommes pas, même si les efforts annoncés en prévision de la COP commencent à réduire l'écart», a diagnostiqué le président de la République. Pour ce faire, il souhaite qu'«avant la clôture» de la COP, des stratégies nationales soient mises en place, et que «les plus gros émetteurs rehaussent leurs ambitions».

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Emmanuel Macron a ensuite vanté les mérites de la valeur de «solidarité» dans le combat contre le dérèglement climatique. «Nous ne pouvons vaincre ces défis que si nous sommes coordonnés», a-t-il martelé, rappelant que «les pays les plus pauvres vivent les premières conséquences de la crise». «J'appelle tous les pays qui ne sont pas au rendez-vous à prendre leurs responsabilités d'ici la fin de cette COP», a ainsi déclaré le chef de l'État.

Enfin, Emmanuel Macron a mis en avant la vertu de «confiance». «Nos jeunesses veulent nous voir prendre des engagements, ils veulent voir nos actions suivre. Nous devons suivre avec rigueur et transparence le bon suivi de nos actions», a-t-il insisté, avant de conclure : «Ce sont nos actions, nos résultats, leur suivi transparent qui redonneront une pleine confiance à notre jeunesse».

Les «espoirs déçus» du G20

Pour rappel, lors d'une réunion qui s'est tenue à Rome le temps du week-end, le G20 a réaffirmé à l'unisson l'objectif de limiter le réchauffement climatique à +1,5°C par rapport à l'ère préindustrielle, ajoutant une ambition de neutralité carbone autour du milieu du siècle et la fin des subventions aux centrales à charbon à l'étranger. Mais cela n'avait convaincu ni les ONG ni Antonio Guterres, qui a fait part de ses « espoirs déçus ». Les enjeux de la COP26, qui doit durer deux semaines, sont nombreux, plus difficiles et explosifs les uns que les autres, dans un contexte de pandémie mondiale qui a fragilisé les pays pauvres déjà vulnérables aux impacts du dérèglement climatique.

 

Par Le Figaro