Mauritanie : Une ONG fait une présentation sur l’introduction du vaccin de la covid-19

ven, 04/30/2021 - 01:14

L’ONG Mauri Santé a organisé aujourd’hui, (jeudi 28 avril 2021) un briefing sur l’introduction du vaccin de la covid-19 en Mauritanie au profit des journalistes de la presse écrite et audiovisuelle. A cette occasion, la coordinatrice du projet Madame Lalla Fall a fait une présentation sur l’état de la pandémie et sur les avantages du vaccin et l’usage du vaccin dans le monde ainsi que son introduction en Mauritanie.

Qu’est-ce que le Coronavirus Covid-19 ?

Les Coronavirus sont une grande famille de virus, qui provoquent des maladies allant d’un simple rhume (certains virus saisonniers sont des coronavirus) à des pathologies plus sévères comme le MERS ou le SRAS.

Le virus identifié en janvier 2020 en Chine est un nouveau Coronavirus. La maladie provoquée par ce Coronavirus a été nommée COVID-19 par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).

L’introduction du vaccin Covid 19 au niveau mondial

La pandémie de COVID-19 qui a frappé le monde bat aujourd’hui son plein. Parallèlement aux actions menées par l’OMS et ses partenaires pour riposter à cette pandémie (suivi de la pandémie, conseils sur les interventions essentielles, distribution de fournitures médicales vitales à ceux qui en ont besoin), une course aux vaccins a été engagée.

Naturellement, ces vaccins sauvent des millions de vies chaque année. Leur mode d’action consiste à entraîner et à préparer le système immunitaire (défenses naturelles de l’organisme) à reconnaître et à combattre les virus et les bactéries qu’ils ciblent. Ainsi, si l’organisme se trouve par la suite exposé à ces mêmes agents pathogènes, il est immédiatement prêt à les détruire, ce qui permet de prévenir la maladie.

Au 18 février 2021, au moins sept vaccins différents avaient été mis à disposition dans les pays par l’intermédiaire de trois plateformes. La vaccination doit viser en priorité les populations vulnérables dans tous les pays.

Parallèlement, plus de 200 vaccins candidats sont en cours de mise au point, dont plus d’une soixantaine sont en phase de développement clinique.

Le COVAX est l’axe de travail vaccins de l’Accélérateur ACT (Le dispositif pour accélérer l’accès aux outils de lutte contre la COVID-19). Le COVAX est co-dirigé par GAVI (Alliance Globale pour les Vaccins et la Vaccination), la CEPI (la Coalition pour les innovations en matière de préparation aux épidémies), et l’OMS, il vise à mettre un terme à la phase aiguë de la pandémie de COVID-19 de la façon suivante : en accélérant la mise au point de vaccins sûrs et efficaces contre la COVID-19 ; en contribuant au développement des moyens de production ; et en collaborant avec les gouvernements et les fabricants pour garantir une répartition juste et équitable des vaccins entre tous les pays, seule initiative mondiale visant cet objectif.

Les vaccins sont une nouvelle arme essentielle dans la lutte contre la COVID-19 et il est extrêmement encourageant de constater que beaucoup d’entre eux s’avèrent efficaces et passent en phase de mise au point.

Travaillant le plus vite possible, des scientifiques du monde entier collaborent et innovent pour fournir des tests de dépistage, des traitements et des vaccins qui, ensemble, permettront de sauver des vies et de mettre fin à la pandémie.

Des vaccins sûrs et efficaces changeront la donne. Mais pour le moment, il faut continuer à porter un masque, à respecter les distances physiques et à éviter les lieux bondés.

Le fait d’être vacciné ne signifie pas qu’il faut renoncer à toute prudence, prendre des risques et en faire prendre aux autres, notamment parce qu’on ignore encore dans quelle mesure les vaccins protègent non seulement contre la maladie, mais aussi contre l’infection et la transmission.

L’introduction du vaccin Covid 19 en Mauritanie

Le 27 mars dernier, une campagne de de vaccination contre la Covid-19 avec le vaccin chinois Sinopharm a été lancée en Mauritanie par les autorités.

Pour le Sinopharm, la Mauritanie a reçu 60 000 doses de la Chine et 15 000 des EAU.

Pour l’Astrazeneca, la Mauritanie a reçu : 25000 doses des EAU, 70000 et 31 200 doses de la part de la plateforme COVAX.

Les premières doses ont été inoculées à des médecins et agents de santé en contact avec les malades du coronavirus au centre hospitalier national de Nouakchott.

Le lancement de la campagne a été supervisé par le président de la République, Mohamed Ould Cheikh EL Ghazaouani, à Nouakchott.

Le personnel médical de Nouakchott et des autres gouvernorats, les personnes âgées et les personnes atteintes de maladies chroniques sont les premiers à être vaccinés”, selon l’agence de presse officielle mauritanienne.

Après le personnel de santé la campagne de vaccination s’entendra pour toucher toutes les régions du pays. Les personnes âgées et les malades souffrant d’affections chroniques seront prioritaires, affirme Dr Nedhirou Ould Hamed, le ministre de la Santé. Il a aussi tenté de rassuré les plus sceptiques quant à la fiabilité du produit.

La Mauritanie attend aussi 800 000 doses du vaccin AstraZeneca dans le cadre de la coalition internationale Covax. Aucune date n’est encore annoncée pour ce vaccin britannique.

Face aux inquiétudes de nombreux mauritaniens quant aux éventuels effets indésirables du vaccin, le ministère de la Santé a fait savoir, dans un précédent communiqué, que la vaccination sera facultative. Les doses seront uniquement administrées à ceux qui le souhaitent.

Contraintes/Pressions morales

Plus de 17 712 personnes ont été touchées par le coronavirus en Mauritanie, dont 447 décédées et 16 962 guéries, selon un dernier bilan officiel.

Au moment où l’espoir renait avec la disponibilité imminente de vaccins contre la Covid-19 en Mauritanie, permettant d’améliorer la situation épidémiologique du pays, la vaccination suscite des attitudes diverses, allant d’une forte attente à l’hésitation, voire le refus vaccinal.

En raison d’informations contradictoires ou tout simplement par manque d’informations correctes sur son efficacité et son innocuité, le nouveau vaccin risque de connaitre des rejets, même s’il semble être le bienvenu pour une grande partie de la population.

En outre, les courants anti-vaccination véhiculent des informations erronées hostiles aux vaccins contre la Covid-19, dont certaines circulent sur les réseaux sociaux mauritaniens.

Pour certains acteurs-clefs, le virus est en train de muter et l’efficacité des vaccins contre les nouveaux variant ou souches reste à prouver. La peur d’être des cobayes est également citée par des influenceurs, car les premiers vaccins homologués reposent sur une technologie (l’ARN messager) inédite dans le domaine de la vaccination.

Communication et axes stratégiques

Selon les leçons apprises sur la vaccination en période d’urgence sanitaire, la réussite de l’introduction du vaccin contre la Covid-19 dépendra d’une communication claire et transparente, fondée sur des preuves scientifiques, adaptée aux perceptions locales et aux besoins en informations exprimés par la population.

De même, le succès de l’acceptation du vaccin est conditionné par un engagement communautaire adapté au contexte, intégrant la communauté et les acteur-clefs qui l’influencent et en qui elle place sa confiance.

En Mauritanie, où déjà, « le recours des populations aux vaccins de routine reste en deçà des attentes », le succès de l’introduction du nouveau vaccin reste tributaire de la prise en compte de ces conditions.

Il s’agit d’un ensemble d’orientations majeures indiquant les approches à adopter pour faciliter l’atteinte des objectifs stratégiques du plan de communication. Autour de chacun de ses axes stratégiques des activités spécifiques pourront être planifiées et mise en œuvre.  Le présent plan de communication reposera sur les axes suivants :

S’appuyer sur la recherche en sciences sociales et l’écoute de la communauté pour identifier, comprendre et agir sur les déterminants sociaux culturels de l’acceptation et de l’adoption de la vaccination contre la covid-19, et à leur évolution ;

Promouvoir le dialogue social et la participation communautaire, notamment à travers des groupes de soutien à la vaccination créés au niveau des communautés ;

Promouvoir l’équité du genre et les droits humains en prenant soin d’intégrer les femmes, les jeunes et les groupes minoritaires, etc. à travers un processus inclusif favorisant la diversité et la représentativité des cibles de la communication et de ses acteurs.

Utiliser des approches de communication adaptées aux objectifs et aux profils des participants ;

Assurer dans toutes les langues nationales une information individualisée, utilisant des canaux multimédias qui touchent les différents publics.

Fournir un effort particulier pour atteindre les nomades, les agriculteurs, les réfugiés, les résidents étrangers, qui sont parfois difficiles d’accès et dont les réseaux sont plus ou moins fermés ;

Construire et entretenir la confiance en communiquant de manière claire et transparente, en fonction de l’évolution des connaissances scientifiques sur les vaccins ;

Gérer les attentes des personnes non vaccinées lors des premières phase en rassurant sur les étapes futures de la vaccination et en expliquant pourquoi il y’ a des groupes prioritaires. Éviter toute communication anxiogène pour les groupes non vaccinés lors de la première phase;

Renforcer les capacités des acteurs de la communication et outiller les groupes de soutien à la vaccination dans la communauté sur les question-clefs liées à la vaccination

Engager pour la vaccination les plus hautes autorités de l’Etat et les autorités centrales et régionales, ainsi que les influenceurs.

Assurer l’écoute numérique, la gestion de la désinformation et une bonne communication.

Et il demeure important de coordonner, superviser, mettre en œuvre, suivre et évaluer les activités allant dans le sens de la réussite de cette campagne de vaccination contre la covid-19.

B.SIDI

 

Tawary