Billet HEBDO : Pour un développement local durable

jeu, 02/11/2021 - 11:43

Fraichement revenu d'une visite de localités aux deux Hodh, notamment Vassala-Niéré, Bassiknou, AdelBagrou, Djiguenni et Gougui,le paysage a complètement changé par rapport à une visite précédente, en 2018. A cette époque, l'état de la route de l'Espoir était si mauvais que le chauffeur de la voiture qu'on empruntait se voyait contraint de bifurquer dans tous les sens.  En milieu rural de ces wilayas, les populations sédentarisés vivaient encore dans des centres enclavés, les nomades dans des campements mobiles, vivant une transhumance bien archaïque.

   Mais aujourd'hui, je découvre un autre espace. les limites de la route goudronnée l'Espoir dépassent maintenant de loin Néma pour atteindre les fonds fins de Vassala, Djiguenni et Gougui. La satisfaction des besoins des populations locales commence à faire apparaitre ses promesses : le désenclavement en termes de routes, de télécommunication et d'infrastructures sanitaires. Une dynamique nouvelle qui fait jour sous la pression de la recherche de solutions d'urgence à la demande sociale de lutte contre l'exclusion, l'exode rural et la pauvreté. Ce qu'il faut maintenant au Gouvernement Mohamed Bilal, c'est inscrire cette dynamique dans un objectif plus global de développement de cette partie du territoire et étendre l'expérience à l'échelle des contrées frontalières du pays. Chacune d'elles doit être dynamisée à travers la mise en place des infrastructures de base, puis instaurer les liens et organiser les formes de coopération entre les diverses activités et acteurs en place. C'est la stratégie du développement local qui, si elle se construit et se renforce fera émerger un développement permettant d'insérer notre économie nationale dans le processus de mondialisation. Du fait de la contiguïté avec le Mali, l'Algérie et le Maroc, de nombreux échanges économiques se déroulent au niveau des contrées frontalières, des solidarités sociales naissent, le tout à l'avantage d'une complémentarité économique sous- régionale, voire une intégration au monde.

   Le développement local, c'est donc la création des richesses et la circulation des biens avec les autres nations.   En même temps, par l'ouverture au monde qu'il permet, la nation prendra conscience de l'existence d'une société mondiale à laquelle il faut s'intégrer et développer les relations. Avec le contact, la nation apprend à tisser les rapports économiques avec les autres, à s'extérioriser sur leurs valeurs et prendra conscience de sa pleine citoyenneté au sein de ce monde. On tiendra alors en échec les projets d'appel aux replis sur des identités éparses, depuis l'identité tribale, régionale, jusqu'à la pseudo identité ethnique.

         

                          MOHAMED OULD SNIH