L’agriculture urbaine à l’heure d’un nouveau départ

ven, 11/02/2018 - 13:45

 

     L’agriculture urbaine est à l’heure d’un nouveau départ. Selon la FAO, 20 % des produits consommés seront issus d’elle en 2030, contre 5 à 8 % aujourd’hui. On comprend très vite que cultiver l’espace encore disponible en villes sera la préoccupation majeure des politiques d’aménagement urbain.  Mieux, l’agriculture au sein desvilles est désormais perçue comme le poumon par lequel ces dernières respirent et donc assurent la survie aux individus qui y vivent, ce qui constitue un sérieux avertissement pour que le développement du secteur ne soit plus une alternative mais bien une obligation durant les années à venir.    En effet, les villes du monde entier, devenues pour la plupart des mégalopoles, y voient un moyen de lutter contre la pollution et les chaleurs générés par les surfaces bétonnées ou asphaltées. Aussi, les habitants prennent conscience de l’impact positif de cette agriculture sur lesproblèmes de la cherté des vivres et sur la sécurité alimentaire. C’est pourquoi  on voit ce type d’agriculture venir en force dans la majorité des villes. Partout naissent les projets, portés par des particuliers et même des fonctionnaires, qui promeuvent la culture de l'espace urbain disponible, jusqu’à même pratiquer l’hydroponie (agriculture hors-sol, sur les toits ou sous les eaux des océans).  

      En Mauritanie, les villes ne sont pas à l’abri de cette ambigüe question de réchauffement climatique et son lien au milieu citadin. Depuis à peu près trois décennies, la réservation d’espaces urbains pour la culture et le jardinage se fait de plus en plus rare, et l’existant en la matière a subi malheureusement un long processus de détérioration. Les périmètres maraichers et les ceintures vertes irriguées à partir des eaux résiduaires qu’on trouvait jadis autour de Nouakchott et Akjoujt n’existent plus, et si la négligence continue de décider de leur sort, on laisserait la malnutrition sévir en ces contrées.

Malgré l’attention particulière récemment observée auprès des autorités gouvernementales du pays envers la régénération de la ceinture verte de Nouakchott, c'est une réalité qui est toujours vraie que l’objectif de végétalisation de la ville est encore loin à atteindre.

         L'enjeu aujourd'hui, c'est donc bien de changer l'orientation générale de la gestion de nos villes, dans un double mouvement : global en intégrant les facteurs climatiques dans notre rapport à la ville et local en insérant les besoins alimentaires fondamentaux de nos citadins dans le sens d’encourager l’agriculture en milieu urbain, et non pas la supprimer.                                                                 

 

                                                     MOHAMED OULD SNIH