Mission de paix en Gambie : Le Sénégal dissout le 8e détachement militaire

mer, 11/05/2025 - 10:32

Selon le journal L’As, la fin de mission du 8e détachement militaire sénégalais déployé en Gambie dans le cadre de l’intervention de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a été marquée, hier à Kaolack, par une cérémonie solennelle de dissolution. Ils sont ainsi 618 militaires, dont 10 personnels féminins, officiers, sous-officiers et militaires du rang issus des différents corps et services de l’Armée sénégalaise, à réintégrer les rangs. Le drapeau qu’ils avaient pour mission d’honorer et de défendre « en toutes circonstances » a également été restitué.

 

Toujours d’après L’As, le 8e détachement sénégalais de la Mission de la CEDEAO en Gambie (MICEGA), dénommé DETSEN8/MICEGA, avait été déployé le 21 septembre 2023, dans un contexte politique et sécuritaire complexe, exacerbé par une situation économique difficile. La cérémonie de dissolution a été présidée par le colonel Cheikh Oumar Faye, commandant de la zone militaire n°7, au Centre d’Entraînement Tactique (CET) capitaine Mbaye Diagne. « Vous aviez pour mission de dominer votre zone d’opérations, de surveiller les localités sensibles d’intérêt stratégique pour la MICEGA, et de créer un environnement propice à la paix et au développement de la Gambie », a-t-il déclaré, saluant le professionnalisme du contingent.

Selon le colonel Faye, la paix et la stabilité en Gambie ont été menacées à la suite de l’élection présidentielle du 1er décembre 2016, qui avait plongé le pays dans une crise profonde, justifiant l’intervention militaire de la CEDEAO le 19 janvier 2017. Avec plus de 70 % des effectifs déployés dans des zones sensibles comme le Foni, le contingent sénégalais a joué « un rôle central » dans le dispositif sécuritaire de la Mission. Le colonel a souligné que la réussite de cette mission reposait sur trois axes principaux : les actions civilo-militaires (ACM), la domination opérationnelle de la zone d’action et la collaboration étroite avec les autorités gambiennes, civiles et militaires.

Le journal L’As rapporte également que les actions civilo-militaires ont eu un impact considérable sur les populations locales. Le contingent sénégalais a, entre autres, réhabilité la pompe de Bunyai, refait la mosquée de Dumbuto, réparé deux pompes à eau à Bwiam, construit une charpente d’église, et offert des fournitures scolaires et denrées alimentaires. Quatre forages ont aussi été réalisés à Kamilai, Funtang, Djilanfari et Kambong. « Votre hôpital de niveau 1 constitue le baromètre de l’acceptation de la Force », a rappelé le colonel, en soulignant que 6 140 consultations médicales gratuites avaient été réalisées, dont 261 au profit des forces gambiennes et 4 230 pour les populations civiles, notamment à Kalagi et à Sibanor.

Par ailleurs, le détachement a mené 248 opérations sur le terrain, incluant des patrouilles et des escortes, mais aussi la sécurisation du président de la République de Gambie, avec 74 jalonnements lors de ses sorties depuis la State House de Banjul et six tournées nationales. Le colonel Faye a rappelé que « les relations entre le Sénégal et la Gambie transcendent les simples liens diplomatiques et militaires ». Selon ses propos relayés par L’As, « nos deux pays partagent des réalités socioculturelles, économiques et religieuses communes. C’est pourquoi le commandement accorde une grande importance à la mission accomplie par ce contingent ».

Enfin, il a souligné que l’intervention de la CEDEAO avait été légitimée par plusieurs supports juridiques, dont la résolution 2337 du Conseil de sécurité des Nations unies adoptée le 19 janvier 2017. La Force MICEGA, composée d’unités du Sénégal, du Nigeria et du Ghana, « a permis d’assurer un environnement sécurisé, d’accompagner le président élu et son gouvernement dans la consolidation de leur autorité, la mise en œuvre de leur stratégie de développement et la réussite de la transition démocratique », conclut L’As.

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