
Au lendemain de la réélection d’Alassane Ouattara pour un quatrième mandat, plusieurs responsables de l’opposition ivoirienne ont été convoqués mardi par la police à Abidjan, ont indiqué leurs formations politiques.
Le climat préélectoral en Côte d’Ivoire était marqué par de fortes tensions, l’opposition ayant dénoncé l’exclusion de ses deux principales figures, Laurent Gbagbo et Tidjane Thiam. Elle avait appelé à des manifestations interdites par le pouvoir, invoquant des risques de troubles à l’ordre public.
Mardi, le procureur d’Abidjan a annoncé la découverte d’armes de guerre chez des individus liés à une marche interdite le 11 octobre, parmi lesquels figureraient des membres présumés du service d’ordre du Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI), la formation de Laurent Gbagbo.
Le même jour, une dizaine de cadres du PPA-CI ont été convoqués à la préfecture de police d’Abidjan pour des motifs non précisés. D’autres responsables du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), le parti de Tidjane Thiam, ont également été appelés à se présenter devant la police criminelle, selon plusieurs sources au sein de l’opposition.
Des violences ont émaillé le scrutin présidentiel, notamment à Nahio, dans le département d’Issia (centre-ouest), où des affrontements ont éclaté après qu’un groupe d’individus a tenté d’empêcher le vote. Le procureur d’Issia a fait état mardi soir d’un bilan de trois morts et dix-neuf blessés. Ce chiffre porte à onze le nombre total de personnes tuées depuis la mi-octobre en marge du processus électoral, selon les autorités — sept selon l’opposition.
Malgré ces incidents, le calme est revenu dès lundi dans la capitale économique. À Abidjan, la circulation a repris normalement et la majorité des commerces ont rouvert après un week-end marqué par la prudence des habitants.
Selon les résultats provisoires de la Commission électorale indépendante (CEI), Alassane Ouattara a été réélu dès le premier tour avec 89,77 % des voix. Un score sans surprise, mais obtenu dans un contexte de forte abstention, avec un taux de participation légèrement supérieur à 50 %. L’absence des principales figures de l’opposition, écartées du scrutin par la justice, a contribué à cette faible mobilisation.














