Cinq anciens ministres sénégalais devant la justice pour corruption

ven, 05/09/2025 - 17:34

Les autorités sénégalaises ont annoncé le renvoi de cinq anciens ministres du gouvernement de l'ancien président Macky Sall devant la Haute Cour de Justice, suite à des accusations de détournement de fonds publics alloués à la lutte contre la pandémie de COVID-19.

La décision fait suite à des enquêtes approfondies basées sur un rapport publié par la Cour des comptes en décembre 2022, révélant d'importantes irrégularités financières dans la gestion du fonds d'urgence, dont la valeur s'élevait à environ 700 milliards de francs CFA, soit l'équivalent d'environ 2,2 milliards de dollars.

Le rapport a souligné des lacunes en matière de transparence et une mauvaise utilisation des ressources, ce qui a incité le ministère public à ouvrir des enquêtes criminelles.

Selon le procureur général Mbacké Fall, les cinq ministres, dont les noms n'ont pas été officiellement révélés au début, sont accusés de corruption, de détournement de fonds et de mauvaise gestion.

Cependant, des informations médiatiques ultérieures ont révélé que parmi les accusés figurent Moustapha Diop et Mansour Faye, deux personnalités importantes de l'ancien gouvernement de Sall.

Le dossier a été transmis à l'Assemblée nationale, habilitée à voter la mise en accusation des ministres devant la Haute Cour de Justice, seule instance compétente pour juger les membres du gouvernement dans de telles affaires.

Outre les ministres, les enquêtes ont concerné 27 autres responsables, dont de hauts fonctionnaires et des hommes d'affaires soupçonnés d'être impliqués dans un réseau de corruption plus vaste.

Réactions mitigées

Cette mesure a été largement saluée par l'opinion publique et les organisations de la société civile, qui réclament depuis longtemps que les responsables de la corruption financière rendent des comptes, en particulier dans le contexte de la crise économique actuelle que traverse le pays.

En revanche, certains observateurs estiment que ces procédures pourraient avoir des implications politiques, notamment au vu des tensions qui ont suivi la dernière élection présidentielle.