Ould Merzoug : Nous ne serons les gardes-frontières de personne et nous sommes jaloux de notre souveraineté

mer, 03/12/2025 - 21:43

Le ministre des Affaires étrangères, Mohamed Salem Ould Merzoug, a déclaré que la Mauritanie n'est pas "un garde-frontière pour l'Europe" et ne sera "le garde-frontière de personne", ajoutant qu'elle a toujours été, "sans porter atteinte à quiconque, le seul État jaloux du respect de sa souveraineté et de la prise en compte de cela dans ses accords, que ce soit au niveau bilatéral avec la France ou l'Espagne, ou au niveau multilatéral avec l'Union européenne".

Dans une interview accordée à Radio France Internationale, en réponse à une question sur le protocole d'accord signé en mars 2024 entre la Mauritanie et l'Union européenne sur la migration, Ould Merzoug a souligné que la Mauritanie ne fonctionne "ni comme une base arrière, ni comme une base militaire, ni comme un garde-frontière pour qui que ce soit, dans le respect total de tous les partenaires".

Le chef de la diplomatie mauritanienne a expliqué que la question à laquelle le gouvernement tente de s'attaquer est "d'empêcher notre pays de devenir un passage servant à des milliers de jeunes risquant leur vie dans des conditions dangereuses. C'est pourquoi les autorités de notre pays mènent aujourd'hui de multiples opérations pour démanteler les réseaux criminels qui sont à l'origine de ce phénomène".

Le ministre a appelé à la vigilance face à "l'ampleur du problème de la migration irrégulière, qui constitue aujourd'hui un défi pour tous et qui doit être géré collectivement en coordination avec les pays d'origine".

Concernant les accusations de certaines organisations de défense des droits de l'homme selon lesquelles les forces de sécurité mauritaniennes auraient "commis des violations" à l'encontre de certains migrants irréguliers récemment arrêtés et expulsés vers leurs pays d'origine, Ould Merzoug a déclaré que cela était "contraire à la vérité", ajoutant que ce que font ces forces "se fait dans le respect total des conventions relatives aux droits de l'homme ratifiées par" la Mauritanie.

Il a souligné que la Mauritanie est "l'un des rares pays à avoir permis au Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme et aux différentes agences des Nations Unies chargées de la protection des droits des femmes et des enfants de former nos forces de sécurité pendant de nombreuses années dans les domaines de la lutte contre la criminalité et du respect des droits de l'homme, et nous avons une bonne coordination avec les agences des Nations Unies spécialisées dans les questions relatives aux droits de l'homme".

Au cours de la période récente, les autorités mauritaniennes ont mené une campagne d'arrestations qui a touché des centaines de migrants irréguliers et ont commencé à les expulser vers leurs pays d'origine, ce qui a suscité des réactions mitigées tant au niveau national qu'international.