BILLET HEBDO Spéculation : Les prix qui grimpent à l’approche du mois de carême

lun, 02/24/2025 - 12:36

Il est de coutume qu’à l’approche du Ramadan les familles mauritaniennes s’inquiètent des escalades de spéculation de toute forme car, précisément les commerçants en profitent pour renchérir exagérément les prix des denrées alimentaires et des biens de consommation. Dès l’annonce du mois sacré, la hausse des prix n’épargne aucun produit de consommation, qu’il s’agisse de produits manufacturés ou des légumes, les viandes rouges et blanches, malgré l’abondance de ces produits sur les étals des marchés locaux, et les ménagères se retrouvent soudain confrontées à des défis quotidiens pour approvisionner leur panier de manière satisfaisante, comme elles le faisaient autrefois.

      Une réalité difficile

        Suite aux perturbations du marché mondial, les produits alimentaires de première nécessité ont subi une très forte augmentation de prix, ce qui limite leur consommation et même les interdit à la plupart des consommateurs.

       Au prix actuel des fruits et légumes, des céréales et d'autres aliments de base, ajouté au coût des autres dépenses nécessaires (vêtements, loyers, …), le budget de la famille devient fortement amaigri, de sorte qu’il n’est plus capable de satisfaire à la ration alimentaire de la famille. Cette dernière est qualitativement déficitaire chez les ménages moyens et à faibles revenus, qui se retrouvent donc en situation précaire. Les augmentations de prix qui ne touchent pas seulement les aliments, mais également les services de base accroissent le stress financier quotidien de cette frange de population.

Les efforts du gouvernement

        Face à cette situation alarmante, le gouvernement mauritanien a pris certaines initiatives pour tenter de relever le pouvoir d’achat des ménages. Le salaire minimum garanti, le SMIG a  été augmenté à deux reprises, fixé actuellement à 4.500 MRU par mois. Plusieurs autres mesures ont été mises en place, notamment la fixation des tarifs de certains produits de base en vu de stabiliser les prix et protéger les ménages les plus vulnérables.

       Parallèlement à ces dispositions un contrôle de prix a été établi, avec la création de commissions de contrôle des prix. Ces commissions ont pour mission de surveiller les fluctuations des prix sur le marché et de s'assurer que les hausses ne sont pas injustifiées. Pour une action plus pérenne de ces commissions, il ya lieu de les transformer en corps étatiques de contrôleurs des prix. Mais les responsables de la Direction du Commerce doivent savoir à quel point le petit commerce est une activité socialement très importante en villes et campagnes, du fait que les hommes, comme les femmes s'y adonnent de plus en plus en raison du chômage. C’est pourquoi on doit lui prévoir une marge de profit, en tant qu’intermédiaire entre les commerçants de gros et les consommateurs finaux.      Le gouvernement a également engagé des dialogues avec les acteurs du marché afin de mieux comprendre les causes des hausses de prix et de mettre en œuvre des solutions adaptées. Des efforts sont réalisés pour augmenter la production locale de denrées alimentaires, ce qui pourrait contribuer à réduire la dépendance aux importations et à stabiliser les prix à long terme.

Vers une solution durable ?

         Bien que ces initiatives soient un pas dans la bonne direction, les ménagères continuent de ressentir les effets des augmentations de prix et espèrent des mesures de stabilisation plus durables. Logiquement, l'adoption d’une approche intégrée et durable doit y mener, dont les acteurs doivent être la société civile et le gouvernement. La première, en soutenant les ménagères dans leur rôle crucial au sein des familles par une éducation financière appropriée, et le second par le chemin vers une meilleure sécurité alimentaire.

                          

 Mohamed O/ SNIH