Nouakchott : Les OSC et les professionnels de l’information à l’école des statistiques de genre (PHOTOS)

sam, 02/01/2025 - 13:12

ONU FEMMES a organisé du 29 au 31 janvier dernier, à Nouakchott, un atelier de formation sur le renforcement des capacités en statistiques de genre, au profit des représentantes d’organisations de la société civile et des professionnels des médias.

La formation était assurée par Khady Bâ et Michka SEROUSSI, respectivement spécialiste en statistique de genre et conseillère régionale en statistique de genre du bureau régional de ONU FEMMES basé à Dakar.

Trois jours durant les participants ont suivi plusieurs présentations et communications portant sur les données liées au genre et les challenges en termes d’utilisation des statistiques, la production et l’analyse des statistiques de genre et sur le calcul des statistiques de genre pour le suivi des ODD.

Dans les présentations les formatrices ont souligné la question des statistiques de genre pour le suivi des ODD, l’inclusion des femmes dans le développement mondial qui est une urgence, la proportion des femmes occupant des postes de direction et la proportion des sièges occupés par des femmes dans les gouvernements locaux.

Intégrer les statistiques de genre dans le travail des OSC et des médias

« Développement de projet de plaidoyer sur l’élimination de violence » avec les consignes suivantes : définir le champ du thème du projet, définir l’objectif et les résultats attendus, définir les sources de  données, élaborer une méthodologie de collecte et identifier l’appui potentiel dont vous aurez besoin ; est le sujet des travaux de groupe ont permis aux participants de travailler avec les enseignements dispensés et notamment avec la meilleure méthode pour l’élaboration d’un plaidoyer dans le domaine du genre.

Pour conclure cette partie, Khady Bâ, Statisticienne, a affirmé que « les statistiques de genre expriment non seulement les données désagrégées par sexe, mais aussi les besoins et les aptitudes distinctes des hommes et des femmes dans différents domaines. Elles sont à la fois des outils d’alerte pouvant influencer l’opinion du public et des mécanismes d’aide à la prise de décision qui peuvent guider les politiques du gouvernement. Ces statistiques sont essentielles au travail des journalistes.

Pour combler un accès limité des statistiques de genre et faciliter leur compréhension pour une meilleure utilisation, ONU FEMMES a décidé de faire des formations au profit des OSC et des journalistes ».

Et pour Michka SEROUSSI, conseillère régionale en statistique de genre "connaître le nombre de femmes et leurs domaines d’activités dans chaque secteur fournit une meilleure visibilité sur les politiques publiques. Il est essentiel pour les journalistes de comprendre ces concepts et d’être en mesure d’interpréter les chiffres."

Les concepts au centre des débats

Les statistiques de genre rendent compte des réalités spécifiques des hommes et des femmes. Elles reflètent les différences d’inégalités entre hommes et femmes.

Le sexe désigne les différences biologiques entre les hommes et les femmes.

Le genre quant à lui fait référence au rôle d’un homme ou d’une femme dans la société, il se construit au fil du temps.

Ceci dit que la statistique de sexe est considérée comme une statistique de genre mais le contraire n’est pas forcément vrai. Il faut noter que l’intégration de la dimension de genre a été adoptée au niveau international comme une stratégie visant à réaliser l’égalité entre les hommes et les femmes.

A souligner que les données sur le genre concernent toutes les données du développement durable.

Ces données sont d’autant plus importantes que, sans elles nous obtenons une image inexacte de la réalité.

Les statistiques sur le genre rendent compte des réalités spécifiques de la vie des femmes et des hommes. Sans elles, l’atteinte des ODD demeure sérieusement compromise.

Les indicateurs de genre sont présents dans la plupart des objectifs des ODD et sans les statistiques sexospécifiques, les progrès inclusifs vers les ODD ne peuvent être équilibrés.

Sur les 238 indicateurs pour mesurer les ODD, 85 sont liés au genre.

De ce fait s’impose la nécessité d’améliorer la disponibilité et l’utilisation des données de genre.

Les statistiques sur le genre sont essentielles pour l’élaboration des politiques, le plaidoyer, la responsabilisation et la recherche.

L’objectif général de la formation est d’améliorer la compréhension des statistiques de genre afin de renforcer le plaidoyer des OSC féminines et des médias mauritaniens sur l’égalité de genre.

La présentation sur l’utilisation des statistiques en genre pour comprendre les raisons qui expliquent certaines données a été faite. Elle a été l’occasion d’évoquer les lacunes des données sur le genre en Afrique, les types de lacunes dans les données sur le genre, l’amélioration de la disponibilité et l’utilisation des données de genre, les défis pour la reproduction et l’utilisation de données sur le genre.

La communication et les statistiques

Cette partie a été l'objet d'une communication sur les sources de données existantes pour pouvoir parler des sources de données macroéconomiques mondiales sur le genre. Le cas de l’ANSAD en Mauritanie a été cité comme exemple. Parler des progrès vers les ODD : un aperçu sur le genre. Elles ont soutenu les débats par les points suivants : Focus sur les données générées par les citoyens (CDG), communiquer sur les statistiques de genre, communication visuelle des données : Principes clés (clarté et simplicité dans le narratif).

Pour rappel, la formation permettra aux bénéficiaires d’apprendre comment accéder à l’information statistique, la signification, la définition et la bonne interprétation des indicateurs. Elle leur permettra aussi d’avoir des notions et idées clés sur la communication des statistiques de genre.

Il est important de souligner que cette première formation est en quelque sorte une préparation des journalistes à la prochaine rencontre dans le cadre du programme Women Count. Et, certains points des présentations, débats et échanges ont porté sur les problématiques sensibles aux violences basées sur le genre, l’emploi formel, l’éducation, le travail non rémunéré, la contribution économique des femmes et l’entreprenariat féminin.

La première du genre s’inscrit dans le cadre du programme mondial Women Count (Les Femmes COMPTENT), à travers son axe 3, qui priorise « l’analyse des données disponibles par tous les utilisateurs pour éclairer les politiques, plaider et promouvoir la responsabilisation ». Le programme est centré sur deux cibles principales à savoir les acteurs des OSC et les professionnels de l’information. Du coup, cet atelier est en quelque sorte une préparation des journalistes et des OSC dans le cadre du programme Women Count.

Soulignons que certains points des présentations, débats et échanges ont porté sur les problématiques sensibles aux violences basées sur le genre, l’emploi formel, l’éducation, le travail non rémunéré, la contribution économique des femmes et l’entreprenariat féminin.

Dans le cadre de la phase II du programme Women Count (2022-2025), le focus est mis sur l’atteinte des Objectifs de Développement Durable (ODD). Il s’agit d’un plan de travail qui a été élaboré pour fournir des statistiques de genre de qualité et de suivre les ODD de manière efficace.

Lors de la clôture des travaux de cet atelier, Mme Khady Bâ s’est réjouie du climat dans lequel s’est déroulé cette formation qui marque le début d’une nouvelle collaboration entre ONU FEMMES, la société civile mauritanienne et un groupe de journalistes locaux.

Par Aboubakrine SIDI