« Identification et mitigation des risques de violences basées sur le genre associés à l’autonomisation économique des femmes », c’est sous ce thème que l’Association Femme Action Développement (FAD) a organisé, jeudi 07 décembre 2024, une conférence-débat dans un réceptif hôtelier à Nouakchott.
Cette conférence-débat coïncide avec la campagne des 16 jours d’activisme contre les violences à l’égard des femmes et des filles.
Etaient présents à cette activité, la ministre de l’action sociale, de l’enfance et de la famille, Mme Savia N’Tahah, des autorités administratives, municipales, des parlementaires, la représentante adjointe du PNUD, des cadres et d’importantes personnalités politiques et religieuses, des femmes, des jeunes et de nombreux étudiants.
Après le récital des versets du coran, la présidente de l’Association Femme Action Développement, Mme Yacine M’Bodj, habillée en rose comme ses sœurs et filles, a salué l’engagement de la MASEF en faveur de la protection et de la promotion des droits des femmes dans notre pays. « A cette occasion, je souligne la reconnaissance de notre association envers le gouvernement mauritanien pour le soutien exceptionnel qu’il nous a accordé depuis le lancement officiel de nos activités, un évènement mémorable qui était rehaussé par votre présence aux côtés d’une forte délégation conduite par la Première Dame Mme Marième Fadel Dah, poursuit-elle.
Et, la présidente de FAD, de dire "nous y voyons non seulement un encouragement, mais, également un rappel constant de notre devoir d’honorer nos engagements et contribuer activement à la réalisation de la vision du Président M. Mohamed Cheikh El Ghazouani, particulièrement en matière d’inclusion financière et de création d’opportunités d’emplois pour les femmes et les jeunes".
Elle a par la suite adressé ses remerciements au principal partenaire de FAD, le PNUD, représenté par Mme Adame Coulibaly, Représentante résidente Adjointe en Mauritanie. Selon ses propos, le soutien du PNUD a rendu possible ce grand rendez-vous marquant le deuxième axe de collaboration. « Nous saluons le top management du PNUD et nous lui disons mention spéciale pour le professionnalisme et la méthode de travail axé sur les résultats », ajoute-elle.
D’emblée, elle a rappelé les deux cas révoltants de violences enregistrés les dernières semaines à Dar-Naim (Nouakchott-Nord) et à N’Diourbel (Rosso). Ces histoires, dit-elle, nous rappellent l’urgence et l’ampleur de notre mission. « Face à ces actes barbares, pouvons-nous rester silencieuses ? S’interroge la présidente, Yacine M’Bodj.
Avant de terminer son mot, elle a rappelé qu’elles sont des Linguères, armées de valeurs nobles de Dignité (Ngor), d’honneur (Diom) et de travail (Liguey) et avec ses principes, elles resteront déterminées et engagées.
Pour sa part, Mme Adame Coulibaly, représentante résidente Adjointe en Mauritanie, a affirmé que la mobilisation de toutes et tous à cette rencontre témoigne la ferme volonté envers une cause essentielle : Eradiquer les violences faites aux femmes et aux filles ». Elle a signalé que malgré les avancées significatives dans le monde et en Mauritanie, les violences à l’égard des femmes et des filles persistent et demeurent un fléau dans toutes les couches de la population. Rappelant que l’égalité et la dignité pour tous ne sont pas seulement des droits fondamentaux, mais aussi les piliers d’une société juste, cohésive et prospère, prête pour une croissance accélérée, inclusive et partagée.
Après avoir salué l’engagement habituel du gouvernement mauritanien pour la contribution au développement socio-économique des femmes, Mme Coulibaly a félicité Femme-Action-Développement pour toutes les actions menées en faveur de l’autonomisation des femmes.
A l’entame de son propos, la MASEF, Mme Savia N’Tahah, a témoigné de l’importance du travail réalisé par Femme Action développement dans l’autonomisation des femmes. Elle a déclaré que son département travaillera sur les principes de la protection et de la promotion de la femme et de la fille. Le gouvernement accorde une attention particulière à la femme et à ses droits, a-t-elle précisé.
En plus de la projection d’un reportage sur l’autonomisation des femmes, la conférence-débat a connu des panels animés par des conférenciers sur un certain nombre de thèmes entre autres les valeurs islamiques, les fondements et impacts des VBG, le système légal et judiciaire de protection des victimes des VBG, les enjeux des normes sociales sur les VBG, rôle de la médecine légale, les barrières sociales pour accompagner l’autonomisation économique et durable des femmes.
Selon ministre de l’Action sociale, de l’Enfance et de la Famille la violence en général est considérée comme dangereuse, non civilisée, contraire au bon goût et contraire aux enseignements de la charia et de la loi. Précisant qu’elle est plus dangereuse et rejetée si elle est basée sur le genre et prend comme base et point de départ certaines idées fausses, stéréotypes trompeurs et fausses hiérarchies.
Elle a rappelé que le Président M. Mohamed Cheikh El-Ghazouani, a affirmé en ce sens, dans son allocution à l’occasion du soixante-quatrième anniversaire de la glorieuse fête de l’indépendance nationale, sa détermination à lutter contre ces perceptions et comportements, notant dans ce contexte que la violence économique est l’une des formes de violence les plus dangereuses en raison des obstacles qu’elle pose à l’autonomisation des femmes et à leur participation au processus de développement.
Au final , l’événement a été marqué par une photo de famille et la remise de deux importantes distinctions à la MASEF, Mme Savia N'Tahah et à la Représentante résidente Adjointe du PNUD à Nouakchott, Mme Adame Coulibaly, par les présidentes de l’association FAD et du Conseil des sages de ladite association, respectivement , Yacine M’Bodj et N’Dèye Niang.
Par Aboubakrine SIDI