Des membres du gouvernement ont commenté, mercredi soir, les résultats du conseil des ministres qui s’est déroulé plus tôt dans la matinée.
Il s’agit des ministres de la Formation Professionnelle, de l’Artisanat et des Métiers, porte-parole par intérim du gouvernement, M. Mohamed Malainine Ould Eyih, de l’Autonomisation des Jeunes, de l’Emploi, des Sports et du Service Civique, M. Mohamed Abdallahi Ould Louly, de l’Economie et des Finances, M. Sid’Ahmed Ould Bouh, de l’Education et de la Réforme du Système d’Enseignement, Mme Houda Mint Babah.
Intervenant le premier, le porte-parole par intérim du gouvernement a déclaré que le conseil a examiné et adopté plusieurs projets de lois, de décrets et des communications, dont ceux relatifs à la loi de finance rectificative 2024, le partenariat public privé, la création de 200 emplois jeunes dans le domaine agricole et la rentrée scolaire.
Il a ensuite invité ses homologues, chacun en ce qui le concerne, à apporter davantage de précisions.
Dans ce sens, le ministre de l’Autonomisation des Jeunes est revenu sur les grandes lignes du projet pilote de création de 200 emplois dans le secteur agricole. Il s’agit d’une communication conjointe de son département et ceux de la Formation professionnelle, de l’Artisanat et des Métiers ainsi que l’Agriculture et la Souveraineté Alimentaire. Selon le ministre, le projet pilote vise à participer à l’insertion des jeunes diplômés, via l’attribution de parcelles cultivables dans le sud du pays.
D’après le ministre, 78 diplômés chômeurs se verront attribuer, dans l’immédiat, des parcelles d’une superficie de 7 à 10 hectares à R’Kiz et M’Bakh Djek. A eux, s’ajoutera le recrutement des ouvriers au niveau local. En tout, c’est 20% des 4 117 hectares ha viabilisés qui seront attribués à ces jeunes, a déclaré le ministre. Sur les 730 hectares alloués aux jeunes, 608 sont situés à R’Kiz tandis que les 122 hectares restants sont localisés à M’Bakh Djek.
Outre la riziculture, le ministre a déclaré qu’il est également prévu de miser sur la culture du blé, avec le concours de la Société nationale de Développement Rural (SONADER).
Le ministre a précisé que l’objectif est multiple, mais note l’orientation des jeunes vers la production agricole et le développement de chaines de valeurs dans ce le secteur agricole. Il a par ailleurs précisé que ces mesures s’inscrivent dans le cadre de la mise en œuvre du programme du Président de la République, notamment le projet de création de 500 emplois jeunes.
A son tour, le ministre de l’Economie et des Finances a exposé les points saillants du projet de loi de Finances rectificative 2024. Il a indiqué que le texte intervient 8 mois après la loi de Finances initiale et après l’élection présidentielle. Il était donc nécessaire de mettre le budget de l’Etat en phase avec les orientations stratégiques et objectifs prioritaires, déclinés dans la déclaration de politique générale du gouvernent.
Le projet de loi de Finances rectificative 2024 s’équilibre en recettes et en dépenses à la somme de 107.715.543.255 MRU contre 108.129.851.733 MRU pour la loi de Finances initiale. On enregistre ainsi une baisse de 0.38%. Ceci, d’après lui, doit favoriser la mise en œuvre de programmes prioritaires permettant d’améliorer les conditions de vie des populations d’une part, et accélérer la mise en œuvre de projets d’envergure déjà entamés, d’autre part.
Le ministre a aussi souligné que le projet de loi prend en compte la conjoncture économique mondiale et les engagements du pays concernant le programme économique et financier appuyé par la facilité élargie de crédit du Fonds Monétaire International (FMI).
Toujours au pupitre, le ministre de l’Économie et des Finances a présenté le projet de loi abrogeant et remplaçant la loi 2017-006 modifiée, relative au partenariat public privé. Le ministre a souligné que le lifting de cet instrument vise à favoriser la diversification des sources de financements de projets majeurs, mais aussi de renforcer le contrôle et la transparence. Ainsi, les accords, sous PPP, passeront désormais devant le conseil des ministres des ministres avant leur approbation.
De son côté, la ministre de l’Éducation a fait le point sur la prochaine rentrée scolaire. La date est fixée au premier lundi du mois d’octobre, soit le 7. Elle a relevé que des réalisations importantes ont été effectuées au cours de l’année écoulée. Elle a souligné que les perspectives sont bonnes pour la consolidation de l’école républicaine.
La ministre a insisté sur le respect de la mesure relative à l’uniforme scolaire. Selon elle, c’est un des piliers visibles de l’équité et de la cohésion sociale à l’école. De plus, elle a soutenu que l’enseignement des 3 premières années fondamentales seront assurées par l’école publique.
La ministre a aussi annoncé que l’enseignement au collège passera de 4 à 3 ans. A cela s’ajoute l’introduction des deux matières en 1ère année du collège : Technologie et Informatique.
Concernant la gestion des ressources humaines, la ministre a affirmé que les formations continues vont se poursuivre, notant que 80% des enseignants des sciences exactes en bénéficient. Elle a également évoqué des démarches visant à accentuer la décentralisation, afin d’enraciner l’Ecole de la République.
En outre, la ministre a souligné la mise en place de plateformes sur lesquelles le livre scolaire est disponible. Les enseignants et parents d’élèves sont invités à s’approprier ces outils, dont l’enseignement à distance. Elle a aussi précisé qu’en plus des manuels scolaires mis en place, des versions en dur (papier) seront distribuées, comme cela se fait d’habitude.
Reprenant la parole, le porte-parole par intérim du gouvernement a répondu à quelques questions, dont celle relative à la lutte contre toute forme de criminalité. Il a indiqué que le Procureur de la République est à pied d’œuvre, pour voir quelle suite donner aux investigations liées aux biens supposés mal acquis qui défraient la chronique dernièrement.
Il a assuré que la Mauritanie est reconnue pour son intransigeance en matière de lutte contre la drogue, rappelant la saisie record enregistrée sur les côtes mauritaniennes en 2023.
Concernant le jeune arrêté à la suite de la course-poursuite au cœur de Nouakchott, le porte-parole par intérim se range derrière le communiqué de la Police Nationale, soulignant que l’enquête est en cours.
Pour ce qui est de la hausse des prix, le ministre a déclaré que les garanties ont été fournies, afin que chaque produit soit contrôlé, afin de garantir l’accès aux produits de base à des prix raisonnables.
AMI