Ça y est ! Ould Djay, le nouveau PM, a sacrifié au rituel : la lecture d’une déclaration de politique générale de près d’une quarantaine de pages devant les députés. Une même litanie qui se répète depuis 1992 et la nomination de Sidi Mohamed Ould Boubacar, le premier Premier ministre de l’ère qui se prétendait – et se prétend toujours – démocratique.
Un discours-fleuve qui s’apparente à une longue liste de promesses et donne généralement lieu à de violentes joutes verbales entre les députés de la majorité qui l’applaudissent à tout rompre et ceux de l’opposition qui le descendent en flamme. Et la tradition a été de nouveau respectée.
Ould Djay a fait l’objet d’un feu nourri de la part de certains députés mais a laissé, impassible, passer l’orage, comptant sur une majorité automatique prête à avaler toutes les couleuvres. La DPG est donc passée comme une lettre à la poste avec 140 pour et 25 contre.
Le contraire aurait d’ailleurs étonné. A-t-on déjà vu une seule fois les députés de la majorité émettre la moindre critique, amender un projet de loi ou le rejeter ? La seule fois où ils osèrent élever la voix finit en pantalonnade. C’était lors de « La » décennie.
Ils avaient à l’époque décidé de ne pas voter la loi de Finance s’ils n’obtenaient pas une augmentation de salaires. Furieux, Ould Abdel Aziz les avait alors menacés de dissolution et ils avaient tous accouru le soir même, voté la loi et étaient rentrés at home la queue entre les jambes.
La bienséance, donc…
Qu’attendre de plus de députés choisis on ne sait selon quels critères, dont la compétence est loin d’être la qualité première, parfois élus « miraculeusement » et à qui l’on ne demande que de dire oui ?
Ahmed ould Cheikh
Le Calame