Sénégal : Maître Abdoulaye Wade au cœur de la mafia qui a liquidé Kadhafi

jeu, 03/22/2018 - 01:17

Le triste spectacle  d’un chef d’Etat africain, enrôlé par une coalition occidentale sous la houlette de Nicolas Sarkozy,  se rendant à Benghazi,  en compagnie d’un ministre de son gouvernement, qui est également son fils, pour demander à Mouammar El Kadhafi de quitter le pouvoir, reste encore présent dans la mémoire collective de nombreux africains.
Acteur de la pièce, maître Abdoulaye  Wade, président de la République du Sénégal, accompagné alors de son fils, Karim Wade, tout puissant ministre  du ciel et de la terre. Ce douloureux souvenir a été  réveillé mardi soir par « Dakaractu » citant le site « Kewoulou.info »  qui  publie un entretien avec Ziad Takieddine, un sulfureux intermédiaire entre Nicolas Sarkozy et Mouammar El Kadhafi.
Celui-ci affirme  que « maître Abdoulaye Wade était l’homme-orchestre dans le plan de liquidation du défunt Guide de la Jamahiriya ».
 Dans une espèce de réquisitoire sous forme de rouleau compresseur, l’intermédiaire de l’ex locataire du Palais de l’Elysée affirme; « Abdoulaye Wade n’a fait que suivre son maître Nicolas Sarkozy. C’est une mafia, ce sont les mêmes pratiques faites en Sicile en Italie. Ils se rendent des services criminels pour s’exonérer de leurs actes.
Abdoulaye Wade est un pion de cette mafia qui a voulu détruire l’Afrique. Il a joué ce jeu parce qu’il était le plus vieux et le plus c…..que Sarkozy pouvait manipuler».
L’auteur de ces propos sans détour et même crus, a formé avec Alexandre Djouri et Fara M’Bow, un triumvirat de choc qui a hanté et écumé de nombreux palais présidentiels et palaces des grandes villes du continent  dans le cadre de l’évolution de la répugnante galaxie France-Afrique.
Expliquant les motivations du comportement indigne de l’ancien chef de l’Etat sénégalais, qui a modifié à  17 reprises  la constitution du pays en 12 ans de magistère, le sulfureux intermédiaire franco-libanais  assène le coup de grâce: «c’est pour faire adouber son fils, Karim Wade. Et le faire exonérer de  ses crimes économiques… Tel père, tel fils ».
De nombreux observateurs sénégalais rappellent régulièrement une prédiction d’une   figure religieuse jouissant d’une grande  aura morale dans ce pays. Il s’agit de Serigne  Abdel Aziz Sy, défunt khalife  général de la confrérie Tidiane, affirmant que  tous ceux qui ont  trempé leurs mains dans l’assassinat du juge constitutionnel Babacar Seye (tué en 1993 en pleine tourmente consécutive à un scrutin présidentiel) seraient couverts d’opprobre pendant leur vivant.
Force est de constater que le comportement de maître vis-à-vis de cette affaire dans l’exercice du pouvoir et l’amnistie accordée aux individus condamnés pour ce crime ont troublé les esprits à Dakar.
La sortie de Ziad Takieddine tombe dans un contexte marqué par le placement en garde à vue de l’ancien président français Nicolas Sarkozy, entendu dans les locaux de la police de Nanterre sur les soupçons de financement de sa campagne victorieuse  pour l’élection présidentielle de 2007.
Déclenchée depuis plusieurs années par la justice française, l’enquête à l’origine de la garde à vue  de Nicolas Sarkozy porte sur une série d’infractions présumées, dont les éléments ont été rassemblées après l’audition de plusieurs suspects de complicité,  et  la contribution d’anciens hauts dignitaires du régime Kadhafi, qui auraient ainsi décidé de  se mettre à table, comme on dit dans le jargon des limiers.
En attendant l’épilogue de cette affaire, les africains n’ont que leurs gros yeux pour constater les dégâts collatéraux de l’action des Sarkozy et Wade,  sur la configuration géopolitique et la sécurité d’une région du Sahel désormais  livrée aux attaques  des groupuscules terroristes, qui tuent grâce aux engins de mort dérobés à la faveur du pillage des puissants arsenaux libyens.
Pendant ce temps, maître Wade se la coule douce à Versailles, sans carte de séjour, en vertu d’une nationalité qu’il avait manifestement cachée aux sénégalais pour éviter l’invalidation de ses multiples candidatures à plusieurs élections présidentielles, organisées après l’introduction de la clause relative à la double nationalité.
Au finish,  pour effacer un acte de délinquance financière portant  sur la campagne du candidat Sarkozy, le président de la République française de l’époque a perpétré un véritable acte de gangstérisme international  en provoquant la guerre  en Libye, avec toutes les conséquences directes et collatérales  qui en découlent aujourd’hui.

 

Le Calame