Mali: 5 employés d'une société chinoise de télécoms enlevés et retrouvés morts

lun, 12/11/2017 - 10:58

Enlevés vendredi 8 décembre, cinq employés d'une société qui sous-traite avec une entreprise chinoise l'installation de fibres optiques non loin de la localité de Niafunké dans la région de Tombouctou, ont été retrouvés morts samedi.

Les cinq employés – quatre Maliens et un Togolais – travaillaient pour une société locale sous-traitant un marché d’installation de fibres optiques obtenu par une entreprise chinoise. Ils avaient déjà réalisé les mêmes travaux dans d’autres localités de Tombouctou.

D’après différentes sources, ce sont des hommes armés qui ont intercepté leur véhicule vendredi. Enlevés, ils auraient été conduits dans une broussaille. Le lendemain, samedi 9 décembre, les auteurs du rapt les ont abandonnés, morts, non loin d’une route fréquentée, avant de repartir avec le véhicule. Les 5 employés auraient été tués par balles.

La nouvelle a vite fait le tour des localités voisines de Léré et Niafunké, dans le nord. « Si c’était seulement pour voler la voiture, ils n’avaient pas forcément besoin de les tuer », observe un fin connaisseur de la région. Alors, acte de banditisme ou acte terroriste ?

Le cercle de Niafunké cible d'attaques

Au cours des trois derniers mois en tout cas, dans le cercle Niafunké, selon le décompte de journalistes locaux, au moins quinze motos ont été enlevées par des hommes armés à Soumpi, Dianké et Léré. Autour de ces trois localités, dans la même période, on dénombre plus d’une dizaine de braquages de véhicules de transport. Des biens volés et des civils blessés.

Des cibles militaires ont également été attaquées. Des hommes armés ont même pu rentrer dans un important camp et mettre le feu à des camions appartenant à une société privée. Il y a quelques semaines également, dans la localité de Soumpi, des mines ont explosé, faisant des dégâts peu avant l’arrivée sur place d’une mission officielle conduite par le Premier ministre malien Abdoulaye Idrissa Maïga.

Selon plusieurs sources, il n’y a aucun doute : à côté de quelques coupeurs de route qui écument cette partie du Mali, de présumés jihadistes font régner leur loi à certains endroits. Des prêches islamistes sont signalés dans plusieurs villages et des écoles restent fermées à cause de l’insécurité.
 

RFI