« La liste noire » à l’origine et la crise entre les nations unies et la coalition arabe au Yémen

lun, 10/09/2017 - 17:29

Situation d’incompréhension entre les nations unies et la coalition arabe pour l’appui à la légalité au Yémen, après que l’organisation internationale ait intégré celle-ci dans une liste noire, l’accusant d’avoir tué 683 enfants au Yémen, selon un récent rapport distribué par l’ONU. 

La coalition a rejeté ce rapport qu’elle considère « imprécis et trompeur ». 

Il semble que la relation entre le nouveau secrétaire général des nations unies, Antonio Gutterres et la coalition arabe au Yémen ne se portera pas bien, au cours des quatre prochaines années du mandat de celui-ci. 

Le rapport des nations unies, selon certains observateurs, est venu confirmer les appréhensions de la coalition arabe et le gouvernement légal au Yémen à l’endroit des nations unies et leur nouveau secrétaire général qui auraient choisi, dans le cas du Yémen, le rôle d’observateur. 

Contrairement aux espoirs suscités sur le plan international par l’élection d’Antonio Gutterres, la coalition arabe voit elle, dans le recul de l’organisation, une tension plus importante qu’auparavant, consécutive à la prise en otage de l’organisation par des rapports erronés, comme par exemple l’inscription sur la liste noire de la coalition arabe pour le soutien de la légalité au Yémen. 

Les capitales arabes de la coalition voient d’un mauvais œil l’avenir sous le mandat de Gutterres et ne cache pas son inquiétude quant à l’action et à l’efficacité de l’organisation depuis l’élection, il y a près d’un an du portugais. 

Le constat dans ces capitales arabes est que le nouveau secrétaire général  de l’ONU est apparu très tôt « faible et perturbé, incapable de restaurer le respect à l’organisation ». 

Ces pays considèrent que Gutterres a ramené les nations unies à l’étape de l’imprécision et l’échec face à des crises comme par exemple celle du Yémen, forte pourtant de la résolution 2216 qui avait adopté pour la solution du problème l’initiative des pays du Golfe et les résultats du dialogue. 

La coalition estime que l’organisation a souscrit à des rapports mensongers établis par des organisations relevant des nations unies ce qui l’avait amené à prendre des mesures dangereuses, comme par exemple l’inscription sur la liste noires de la coalition arabe au Yémen. 

Les suspicions  des pays de la coalition et du gouvernement légal au Yémen ne datent pas d’aujourd’hui, mais depuis l’émissaire onusien Jemal Ben Oumar et se sont poursuivis après la nomination d’Ismael O. Cheikh Ahmed. 

L’Arabie Saoudite reproche aux nations unies son silence à propos des agissements des Houthis malgré toutes les preuves de leur utilisation des populations comme boucliers humains et l’utilisation des enfants dans les combats. 

L’Arabie Saoudite estime que l’ONU ferme les yeux sur les agissements des Houthis ce qui a compliqué davantage la situation rendue encore plus complexe par l’inscription de la coalition sur la liste noire. 

La coalition arabe ne cesse de critiquer le comportement désintéressé des organisations et institutions des nations unies à l’endroit du gouvernement légitime au Yémen et des régions qu’il contrôle de même que l’absence de la visite d’Aden dans ses programmes. 

Parallèlement à cela, selon la coalition, ces mêmes organisations sont en contact permanent avec les Houthis. 

Autre reproche, l’absence dans les rapports de l’ONU d’allusion à la problématique et les dangers des mines, le recrutement d’enfants soldats, les points de contrôles qui empêchent l’acheminement des aides, leur détournement, l’utilisation des populations comme bouclier humain, la destruction des maisons des opposants, l’arrestation des journalistes, les exactions dans les prisons à Sanaa et la présence des combattants dans les hôpitaux et les écoles, des problématiques dont on peut difficilement en expliquer leur ignorance par l’ONU, selon les soutiens de la coalition. 

La coalition internationale estime que les critères appliqués par la croix rouge internationale et médecins sans frontières pour l’acheminement des aides sont plus transparents que ceux adoptés par les nations unies. 

La coalition arabe souligne par ailleurs l’absence de visites dans les régions encerclées et sous contrôles du gouvernement légitime, se limitant à des visites périodiques à Saada et les zones choisies par les Houthis et leurs soutiens. 

Elle note par ailleurs le danger que constitue l’absence de responsables des organisations dans les convois acheminant les aides, une opération confiée aux sociétés de transport qui pourraient utiliser les sigles des nations unies pour transporter des armes. 

Ces appréhensions sont à l’origine d’un manque de contacts entre la coalition arabe et les organisations des nations unies. 

Le gouvernement légitime du Yémen à Aden estime que le représentant résident ne communique ni coordonne avec lui. 

Ce fait a fini par convaincre le gouvernement légitime et la coalition arabe que le représentant sur place de l’ONU, de part sa présence à Sanaa, reçoit ses informations des organisations de la société civile sur place, ce qui est de nature à affecter la crédibilité des informations reçues émanant d’une seule partie. 

Il n’en fait pas autant dans les zones sous contrôle du gouvernement légitime, d’où la partialité des informations véhiculées. 
  
  
 

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