Le ce une campagne de raids et d'arrestations contre les leaders de l'opposition

dim, 05/11/2025 - 16:46

Au cours des deux derniers jours, le Mali a été le théâtre d'une campagne d'enlèvements et de raids menée par les services de sécurité gouvernementaux, ciblant d'éminentes personnalités politiques opposées au régime du conseil militaire qui dirige le pays depuis 2021.

L'organisation Human Rights Watch a déclaré que deux chefs de l'opposition avaient été enlevés jeudi dernier par des hommes masqués portant des uniformes de la gendarmerie nationale et utilisant des véhicules banalisés sans plaques d'immatriculation.

Selon les entretiens menés par l'organisation avec des proches des deux personnes enlevées, leurs recherches dans les commissariats de police et les brigades de gendarmerie sont restées vaines.

D'après les informations de Human Rights Watch, les personnes enlevées sont : Albachir Tiam, jeune militant du parti "Yelema", et Allassane Aba, secrétaire général du parti "Codem" et vice-président de la coalition de l'opposition.

De même, deux tentatives d'enlèvement d'opposants au régime du conseil militaire au pouvoir ont été enregistrées vendredi. L'une d'elles visait Bayessa Koné, membre de la coalition d'opposition "Djiguiya Kura". Deux hommes en civil se sont rendus à son domicile pour l'arrêter, mais il était absent et a pu se cacher.

La deuxième tentative a ciblé Ibrahim Tamiga, membre du parti Rassemblement des jeunes pour la démocratie, qui a échappé à la tentative d'enlèvement grâce à l'intervention de jeunes présents sur les lieux.

Interdiction de manifester

Cette campagne d'enlèvements et de raids intervient après que les autorités ont interdit des manifestations que les forces d'opposition avaient décidé d'organiser hier vendredi pour protester contre la décision du gouvernement de suspendre les activités des partis politiques.

Les manifestations, qui ont été reportées, devaient brandir des slogans appelant à la fin de la transition, à l'organisation d'élections et au rétablissement de l'ordre constitutionnel, ainsi qu'à des revendications concernant la fourniture d'électricité et l'annulation des nouvelles taxes sur les services de téléphonie mobile, qualifiées d'injustes et d'oppressives par l'opposition.

Les partis politiques appelant à manifester ont été contraints de reporter leur descente dans la rue pour la sécurité de leurs partisans, face aux menaces des forces de sécurité et des partisans des autorités de transition.

Plus tôt dans la semaine dernière, le président du conseil militaire au pouvoir au Mali, le général Assimi Goïta, avait publié un décret présidentiel suspendant les activités des partis politiques jusqu'à nouvel ordre, ce qui avait suscité le mécontentement de l'opposition et l'avait incitée à sortir de son silence et à décider de descendre sur le terrain pour affronter le régime.

Dans ce contexte, le barreau du Mali a publié une déclaration appelant le gouvernement à respecter l'État de droit et à se conformer strictement aux libertés individuelles et collectives consacrées par la Constitution.