Niger: 16 soldats tués dans une attaque de Boko Haram

jeu, 08/26/2021 - 11:13

Seize soldats ont été tués lors d'une attaque menée mardi 24 août par le groupe djihadiste Boko Haram à Baroua, une localité du sud-est du Niger proche du Nigeria, a annoncé mercredi le ministre nigérien de la Défense, Alkassoum Indatou, dans un communiqué transmis à l'AFP.

Mardi «aux environs de 01H10 (00H10 GMT), les positions de nos Forces de défense et de sécurité (FDS) à Baroua, dans la région de Diffa, ont fait l'objet d'une attaque par plusieurs centaines d'éléments de Boko Haram venus par le Lac Tchad», indique le communiqué.

«Le bilan provisoire est le suivant: côté ami, seize éléments des FDS tombés sur le champ d'honeur et neuf blessés», ajoute-t-il. «Côté ennemi, une cinquantaine de terroristes» ont été neutralisés «et une quantité importante d'armes et de munitions de différents calibres saisies», affirme le texte.

C'est la première attaque visant Baroua, localité riveraine du Lac Tchad, depuis le retour le 20 juin de plus de ses 6000 habitants qui avaient fui les atrocités des djihadistes en 2015. Selon les autorités locales, entre juin et juillet, 26.573 personnes ayant fui ces violences avaient été reconduites dans 19 villages, dont Baroua. La sécurité avait été «renforcée» autour de ces localités, avaient-elles affirmé.

«Compte tenu de l'évolution positive de la situation (sécuritaire) sur le terrain, le gouvernement a décidé de donner son feu vert aux populations déplacées pour retourner dans leurs villages d'origine», avait alors déclaré Issa Lémine, gouverneur de la région de Diffa, en accueillant les premiers arrivants à Baroua. Avant leur rapatriement, ces déplacés avaient trouvé refuge dans des sites autour de villages plus sécurisés, des camps de l'ONU ou encore chez des proches à travers toute la région.

Attaques répétées envers civils et militaires

La région de Diffa, frontalière du Nigeria, abrite 300.000 réfugiés nigérians et déplacés internes, chassés par les exactions des djihadistes du groupe nigérian Boko Haram et de sa branche dissidente du groupe Etat islamique en Afrique de l'Ouest (Iswap), selon l'ONU. Début août, la présidence du Niger avait annoncé son intention de construire une base aérienne pour renforcer sa lutte contre les groupes djihadistes dans la région de Diffa.

Mais le Niger doit également faire face aux actions de groupes djihadistes sahéliens, dont l'Etat islamique au Grand Sahara (EIGS), dans sa partie ouest, où les attaques sont régulières et sanglantes, visant civils et militaires. Le 16 août, au moins 37 civils, dont une dizaine de femmes et d'enfants avaient été massacrés lors de l'assaut contre un village par des hommes armés venus à moto. Et deux semaines auparavant, le 31 juillet, ce sont 15 militaires qui avaient été tués dans une embuscade tendue dans le département de Torodi (sud-ouest).
 

Le Figaro et AFP