Billet Hebdo: A quand la tenue du dialogue national ?

lun, 07/19/2021 - 10:50

Étant ancré dans leurs traditions politiques et signe de bonne  entente entre les partenaires politiques et sociaux, le dialogue national sur les questions d'urgence ou d'intérêt général est une pratique courante dans nombre de pays. Dans notre pays, qui vient de sortir d'une décennie meurtrière sur le plan économique et social, il est devenu nécessaire et répond à un besoin légitime de renforcement de notre démocratie.      
      Pour sa tenue, le dialogue national ne nécessite pas une mise en œuvre particulière. Il suffit de la volonté politique et d'un état d'esprit disposé des participants, ce qui semble être le cas, au vu des concertations en cours.
       En effet, le Président de la République a donné le feu vert d'engager un dialogue avec les différents partenaires politiques et sociaux sur les questions relevant de la situation socioéconomique de cette meurtrière décennie, aux fins d'atténuer leur conséquences et contenir le mécontement populaire qui en a découlé, surtout après la mise à nue de la gestion calamiteuse du pays par la CPE (Commission Parlementaire d'Enquête).
        Pour bon nombre d'observateurs, le feu vert du Président ordonnant l'ouverture du dialogue est un signe fort de volonté politique à mener ce dialogue, mais il reste tributaire des mécanismes qui seront mis en place pour sa réussite.
         Le premier élément et pas le moindre est la transparence qu'exige cette opération. Toutes les questions objets du dialogue doivent être annoncées et connues d'avance par les participants. Chaque groupe doit avoir un premier responsable qui décide (et quand) de tout ce qui va suivre.
         Le deuxième élément est que le dialogue doit être  aussi large que possible. La concertation doit s'étendre aux principaux acteurs de la scène politique et sociale qui en font une demande de participation. A ce niveau, à côté des partis politiques, les syndicats et les représentants de la société civile doivent eux aussi être au rendez-vous.  Les syndicats des deux secteurs, de l'éducation et de la santé, ceux qui ont connu de fortes perturbations et tensions ces derniers temps, doivent y participer, s'ils sont favorables à des discussions qui conduisent à des compromis pour la concrétisation de leurs revendications essentielles.
       Le troisième élément est de prendre son temps et de l'utiliser à bon escient. Les séances doivent se poursuivre jusqu'au terme nécessaire pour définir chaque projet ou action débattu, son opportunité et lui fixer un terme de réalisation une fois retenue.
                         

 

Mohamed Ould Snih