Aziz à France 24 : « j’ai poussé l’ancien président malien à négocier avec Al Qaida »

mer, 06/23/2021 - 17:47

Dans un entretien accordé mardi à « France 24 », l’ancien président mauritanien Mohamed O. Abdel Aziz a révélé avoir tenté de convaincre l’ancien président malien Ibrahim Boubacar Keita et les dirigeants d’Al Qaida (Iyad Ag Ghali et Amadou Koffo) à négocier pour résoudre le problème sécuritaire au Mali.

Ould Abdel Aziz a encore révélé avoir eu des contacts avec des groupes affiliés à Al Qaida (Ansar Eddine et le front de libération du Macina) pour les convaincre de négocier avec le gouvernement malien, des négociations rejetées fermement par la France et qui demeurent un sujet controversé au Mali.

Dans ses réponses à la chaine française ould Abdel Aziz a dit qu’il estime qu’il existe deux types de terrorisme, celui venu de l’extérieur auquel on doit faire face avec les armes et celui né à l’intérieur consécutivement à la gestion de l’état pour les collectivités locales avec lequel on peut négocier pour parvenir à une solution.

L’ancien président mauritanien a encore dit, que tout au long de son pouvoir il n’a jamais été opposé au dialogue avec les dirigeants d’Al Qaida, ajoutant qu’il avait même poussé l’ancien président malien à entamer un dialogue avec eux.

Pour lui le dialogue avec ces groupes est possible car il s’agit de nationaux auxquels on ne peut continuer à s’opposer, ce que nous avons fait depuis près de 10 ans sans résultat.

L’échec de la guerre contre le terrorisme au Sahel a échoué, selon ould Abdel Aziz, car l’approche choisie n’a pas été la bonne, ajoutant que le retrait de la France compliquera davantage la situation.

Evoquant l’approche sécuritaire et en réponse à la situation de la Mauritanie, ould Abdel Aziz a dit que « les terres et les groupes des populations sont les mêmes » ajoutant que les Foulans, qui soutiennent le front du Macina affilié à Al Qaida au Maghreb arabe islamique et au sein desquels il recrute ses combattants, se trouvent en Mauritanie, au Sénégal, en Guinée, au Burkina Faso et dans la majorité des pays de la région.

L’ancien président a enfin déclaré que la situation sécuritaire en Mauritanie demeure encore bonne mais que la situation géographique constitue des défis sécuritaires et terroristes et que par conséquent la situation pourrait basculer d’un moment à l’autre.

 

Sahara Medias